Je ne ramasse pas les souvenirs à la façon d’un vieil homme. Je ne veux pas transmettre l’état psychologique de la vieillesse… J’utilise le passé pour le manipuler et créer quelque chose de nouveau. Du testament, ce que je rejette, c’est son assimilation à la vieillesse… Il faut ajouter au mot testament le mot amour. Le vrai testament que j’accepte n’est pas pour la postérité, il est pour l’amour, pour dire l’amour. Pour ce qui est du testament, je suis plutôt du côté de Villon. Les filles, la dérision, le carnaval, je n’ai jamais pris au sérieux mon passé. Non, je ne peux pas être du côté de Goethe.
(pp. 140-141)