La surprotection se banalise parfois, allant jusqu'à sur-fragiliser l'enfant. Dans d'autres milieux peut apparaître une négation de la différence, ramenant la norme à celle de l'enfant déficient. Fréquemment aussi, le regard maternel ou paternel surévalue les capacités. Ce sont les autres qui ne comprennent pas l'enfant. des attitudes de rejet peuvent se traduire, parfois, le désarroi de parents refusant l'épreuve que leur inflige la vie en anéantissant leurs espoirs.
Les grands courants philosophiques ont souvent précédé les lois chargées de les mettre en application. Une émergence de concept fait que la discrimination positive, qui était jusqu'alors liée aux politiques en faveur des personnes handicapées, serait bientôt remplacée par le concept de non-discrimination. On irait vers la notion d'égalisation des chances au profit de la personne handicapée. Est-ce une manière de reconnaître que le principe de discrimination positive est inapplicable, notamment en ce qui concerne l'emploi ? C'est en tout cas un risque supplémentaire pour les personnes qui seront amenées à faire valoir leurs droits à une vie convenable, s'il est mal appliqué. C'est aussi la quasi-garantie pour les jeunes déficients intellectuelles de ne pouvoir faire valoir ce qui leur est dû, un espace de dignité, à cause de la nature même de leur déficience qui inhibe toute revendication. Leur accompagnement et la prise en compte de leur problématique devront être d'autant plus grands, si l'on ne veut qu'ils forment une république des insignifiants.
La nécessité de légiférer provient souvent d'une carence sociétale. C'est de la volonté de rééquilibrage social que naissent les lois et les textes officiels. S'il a fallu constamment codifier, décréter, réglementer, c'est que la société a toujours eu du mal à accepter ses propres différences. Elle les engendre et les rejette à la fois. La différence a souvent généré le handicap, surtout quand celle-ci diminue significativement l'efficience. Des lois sont nées les institutions et les instances visant à repérer, diagnostiquer et orienter les désorientés sociaux que sont les personnes en situation de déficience.
Une institution spécialisée autarcique est vouée à disparaître, tant les mécanismes sociaux sont évolutifs.
La loi du 11 février 2005 réaffirme la volonté d'intégration de l'enfant dans le système scolaire ordinaire, tout en permettant l'accès au dispositif adapté si ces besoins le nécessitent. Elle réaffirme le principe de non-discrimination de la société envers les plus faibles.
L'acceptation de la différence par notre société n'a jamais été acquise et ne sera sans doute jamais chose acquise. Peut-être Est-ce dans la nature de l'homme de se protéger de ses semblables lorsqu'ils sortent un peu du champ de la norme admise.
L'institution n'est pas figée dans son histoire et ses certitudes. Il faut aller de l'avant et rendre un service de qualité en tenant compte des réalités du monde extérieur tant sur le plan social que sur le plan économique.
Si le travail est parfois une valeur bafouée voire rejetée, au regard des difficultés rencontrées pour s'en procurer, il n'en demeure pas moins une valeur sociale bien ancrée.
D'un côté l'institution préparant au monde économique et social, et de l'autre, le contexte socio-économique qui, lui, n'est pas préparé à recevoir ce type de déficience.
Les jeunes déficients intellectuels restent fragiles et leur équilibre de vie socioprofessionnelle aussi.