Ce recueil d'histoires-polar, tendance noire, d'un nouvelliste (et éditeur) bourguignon est peu connu par ce qu'on appelle communément le grand public. Il n'en est pas de même pour les collégiens et lycéens des écoles échelonnées entre Dijon et Epinal. Georges Païta est, à dire vrai, régulièrement invité dans les établissements scolaires dans le but de (ré-)donner le goût de lecture aux jeunes.
"Un auteur qui aime à parler de ses écrits devant les élèves. Insatiable, drôle, grinçant, captivant" (dans "L'Est Républicain").
Pourtant ces récits (de très courts à courts et souvent primés) n'ont nullement été écrits pour un public jeunesse !
Composés dans un style limpide, les scénarios vont à l'essentiel et ne s'encombrent pas de détails descriptifs inutiles. Ces nouvelles de suspense "à chute" font leur effet...parfois sombres, tantôt plus légères et dans lesquelles la satire sociale s'est subrepticement logée.
Dix-neuf histoires étant impossibles à résumer, je vous confie juste quelques réflexions concernant mes préférées...
"Le Bénédicité", malgré sa inclinaison humoristique, m'a fait froid dans le dos ! "Le récital" aussi...pourtant pas pour les mêmes raisons (rapport à deux phobies dont je suis "victime")..."Phobie" (justement) : pas pour la chute que je voyais venir, mais pour l'humour noir..."Petite tête et jolis seins" ainsi que "Harcèlement" parce que j'ai savouré (!) les vengeances dont il est question...et...bien d'autres pièges de ce noir florilège !
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Suite de courtes nouvelles policières. Ça me rappelle les bouquins d’Alfred Hitchcock que je dévorais jadis (mais si rappelez vous ! ça s’intitule Alfred Hitchcock présente) ou la page du polar d’un des magazines que j’empruntais à ma mère pendant un quart d’heure. (Ça a disparu d'ailleurs aujourd’hui la page policière – triste crise où on n’est même plus capable de rémunérer un auteur pour juste une page – ou alors ça n’intéressait vraiment personne)
Bref, piégés me replonge dans la douce mélancolie de ces nouvelles qui tiennent sur quelques pages, nouvelles bien écrites d’ailleurs, où on oscille entre des dialogues à la Marcel Audiard et un final qu’on pouvait parfois soupçonner et d’autres où on est surpris et déconcertés et on se dit : « Pas vu venir cette fin »
Donc je recommande ce livre, simple, efficace où chaque histoire est différente, bien ficelée et touche à tout.
Et puis ça fait du bien de lire aussi des nouvelles…
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