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Bibliographie de Gérald Gollety   (4)Voir plus

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Avec la micheline de quatre heures huit, il avait gagné Château-Arnoux où l'attendait sur la Grand-Place l’autocar assurant la correspondance de Sault. La nuit s’achevait. Le petit jour paressait. L’altitude avoisinait les mille mètres. Les forêts de cèdres à proximité emplissaient l’atmosphère matinale de leur odeur stimulante.
L’autocar traversait maintenant Simiane-la-Rotonde, dont Ho-Louis apercevait le château du 17° sur sa gauche. Une sorte de grand tourisme troisième âge.
Les premiers rayons orangés du soleil accrochaient le Grand Luberon, sentinelle bienveillante du fameux Parc Naturel Régional. Vingt kilomètres de route en lacets venaient d’être franchis séparant Simiane de Saint-Michel l’Observatoire. De longues pentes adoucies annonçaient maintenant le Plateau d’ Albion, avec ses lignes ocre et grises de murettes de pierres sèches, formant de multiples enclos, comme pour contenir les exubérances d’une nature excessivement sauvage à cet endroit.
Par-ci par-là, dominant de petits vallons, de légères fumées trahissaient la présence de bastides isolées, incrustées dans le maquis, avec leurs terrasses de culture, leurs arbousiers et leurs genévriers centenaires.
Avec quel bonheur Giono avait trouvé les mots pour extirper de chaque pierre, de chaque plante, du moindre bosquet de ce pays merveilleux, leur résonance colorée ou embaumée, laissant le spectateur silencieux et dans une sorte de plénitude suprême...
Ho-Louis se demandait comment l’homme en était arrivé à déployer sa science aussi dévastatrice dans des endroits où tout, la lumière, la pureté exceptionnelle du ciel, les mille cavernes et détours de canyons, aurait laissé penser, au contraire, à un dernier refuge.
L’arrêt du véhicule, sur la place de la mairie de Saint-Cristol le tira de ses réflexions. Quatre passagers en descendirent et se dirigèrent vers le minibus blanc du GSM- (Groupement de Missiles Stratégiques). Récupérant son sac, il les suivit et présenta au chauffeur sa lettre de convocation. Par radio, celui-ci s’assura de la conformité d’un numéro, et le pria de monter dans le véhicule.
Dès cet instant, Ho-Louis comprit qu’il entrait dans un monde nouveau.
Au fond, il n’avait rien demandé. Dix mois à tirer pour être en règle avec la République. Rien à perdre. Et si en plus, on lui offrait un peu d’aventure aux frais de la princesse, pourquoi pas.
Le minibus avait franchi successivement deux zones clôturées par de hauts remparts grillagés, surmontés de barbelés avec ligne haute tension. À chaque fois, présentation de la lettre et du livret militaire au chef de poste. Les autres passagers arborant simplement un badge, les gratifiant en plus d’un salut énergique. ..
Fouille du sac à l’entrée d’une sorte de grosse bastide au toit à quatre pentes, plantée au centre d’une immense esplanade de graviers ronds. Encore deux sas à passer, toujours flanqué du jeune chauffeur en tenue.
"Veuillez, je vous prie, vous remettre quelques instants ici. Je préviens le Commandant Legal de votre arrivée." Salut, claquement de pompes, et tchao!
Non mais, attends, à quoi on joue ? Je ne suis que Ho-Louis de Saint-Cyr! Tout ça c’est très beau, mais vous avez vraiment besoin de moi ici ‘?
Quatre poufs en simili cuir noir, encadrant une table basse en verre avec un empilement de la revue Années, semblaient avoir répondu. Pour être complet, cloisons en glaces-miroirs sur un sol en dalles de trente alternées noir et blanc. Style Clinique du Parc, sans les fleurs.
"Sisse-Legros, je pense ?"
Pas vraiment vu arriver, l’animal! Un civil, costard trois pièces gris clair, chemise bleue avec cravate rayée, portant beau, taille en brosse, la quarantaine maxi.
"Oui, mon..."
"Commandant. D’ailleurs, il faudra vous faire à la lecture des badges, car ici il y a peu d’uniformes, seulement les hommes de semaine. Laissez ici vos affaires, je les ferai prendre. Allons dans mon bureau que je vous explique."
Maman le bureau !
Panoramique. Occupant toute la tour droite de la bastide. La demi-circonférence de face en entrant, entièrement en baie vitrée. Une véritable tour de contrôle. Vue imprenable. Couvrant la campagne à l'infini, avec ses buttes aux ombres rasantes et ses chemins creux. Un décor en écran géant à la Cécil B. De Mille où l’on s’attend d’un instant à l’autre à voir surgir la chevauchée fantastique.
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Ho-louis avait sorti son plan griffonné d'après les indications de Crépin. Bien sûr on était loin de la carte d'état major. Encore que Crépin avait donné des détails, pas forcement indispensables à un général en opérations. "A six cents pas sur la droite tu as un faux plat avec trois grands pins couchés par le mistral. C'est là! en contrebas, près de l'eau, à la limite de frange de lichen noir accrochée aux rochers, une faille de la hauteur d'un homme commande l'entrée du souterrain. Actuellement bouché par un éboulement de caillasses..." Merci Crépin on ne peut pas être plus précis!
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