La guerre d’Algérie est bien particulière. Encore présente dans les esprits de toutes les familles, elle reste d’actualité des deux côtés de la Méditerranée.
Elle est particulière, car elle est à la fois menée à l’ancienne, comme Lyautey et Gallieni l’ont fait ou comme en Indochine, et également précurseur des conflits plus contemporains (utilisation des hélicoptères, actions par commando, actions civilo-militaires).
Elle est particulière car je définirais cette guerre comme civile, donc la pire des formes de guerre. Beaucoup d’appelés ont servi en Algérie, écartelés entre une Algérie qui se voulait française et une opposition qui désirait donner l’autonomie ou l’indépendance. Guerre civile par ses massacres inter et intracommunautaires, la torture, l’espoir et finalement la trahison et la lâcheté.
Pour raconter cette guerre particulière, Georges Fleury a rassemblé des lettres et des témoignages de ceux qui l’ont faite. Des appelés et des engagés, des hommes, beaucoup, mais aussi des femmes. Des témoins qui ont vécu sur le terrain au milieu des populations, à courir le djebel ou à protéger ceux qui étaient attaqués. Ils racontent leur guerre d’Algérie. Des anecdotes parfois comiques, mais surtout tristes.
Comme dans Paroles de poilus, recueil de lettres de la Grande Guerre, la parole, ou plutôt l’écrit sont donnés aux petites gens qui rapportent à leur proches la petite histoire d’une guerre qui reste encore non cicatrisée dans la mémoire collective française.
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Nous, les combatttants d'Algérie, n'est pas un livre que l'on lis pour la qualité de la prose. On le lis pour savoir ce qu'on vécu les acteurs français de ce conflit honteusement caché. Il permet de connaitre le quotidient de nos pères, oncles ou grand pères et de leurs dire qu'ils n'ont pas a avoir honte. Merçi à ce petit florilège de textes.
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