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Citation de Henri-l-oiseleur


Amour, Aphrodite, les Nymphes et, nommé seulement dans le dernier vers [du poème cité] Dionysos, le dieu libérateur qui, dans l'ivresse, fait oublier toute réserve : divinités souriantes et compagnes de jeu, liées entre elles par le jeu, comme si leur nature même avait quelque chose de ludique, comme si aimer jouer, aimer jouer à aimer était, d'une certaine manière, se rapprocher du ciel. Mais n'est-ce pas ce que dit Anacréon d'une autre façon lorsque ... il répondit à qui lui demandait pourquoi il n'écrivait pas des hymnes aux dieux, mais aux jeunes gens : "parce que ce sont eux, nos dieux."

Il y a peut-être dans ces mots plus qu'une boutade. Non pas qu'il faille soupçonner Anacréon d'athéisme. Mais il semble avoir éprouvé de manière particulièrement aiguë le sentiment, partagé sans doute avec beaucoup de ses protecteurs, que le bonheur n'est pas dans un Au-Delà supraterrestre ni dans le vaste monde et la vie des hommes ordinaires, mais dans un cadre étroit, resserré, protégé -- faux. Ce bonheur, il savait le trouver principalement entre les murs de la salle des banquets, dans les cercles mondains réunissant pour quelques heures, dans une atmosphère joyeuse et distinguée, une société qui pouvait n'être pas dupe de la pauvreté de son idéal.

p. 68-69
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