J'habite au bord de la mer une maison bâtie il y a soixante ans par un corsaire anglais et appelée Hauteville-House. Moi, représentant du peuple et soldat proscrit de la République française, je paye tous les ans le droit de poulage à la reine d'Angleterre, dame des îles de la Manche, comme duchesse de Normandie et ma suzeraine féodale. Voilà un des bizarres effets de l'exil.
La plupart des lettres que Victor Hugo adresse, de Jersey et de Guernesey, à ses amis se terminent par une invitation à la découverte de l'archipel normand. Ainsi, il écrit à Georges Sand: '"Si vous saviez comme je vous fais cette offre du fond du cœur! [...] Il y a ici tant de mer et tant de ciel que c'est à peine si l'on n'y a besoin d'un peu de terre."