Mais tout l'afflige dans cette ville, écrit-elle au moment de quitter Moscou, la laideur, la vulgarité, l'abandon. Ne jamais voir une jolie robe, une démarche gracieuse, de belles fleurs, des couleurs fraîches, un joli sourire, et voir ces dents abîmées, ces prothèses qui déforment les bouches - rien n'échappe à son regard. Elle ne supporte plus l'absence de ce dont elle a besoin et aura besoin toute sa vie, des fleurs, un joli bouquet, un geste gracieux, une allure qui la charme, un exemple de l'art de s'habiller, l'arrangement d'une vitrine, la beauté gratuite qui se goûte d'un regard. "Il y a un moment où on ne peut plus supporter tant de laideur. C'est aussi le moment où on s'y habitue, où on cesse de la voir. "
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