Suzanne Lenglen est une légende. Pas seulement en matière de tennis. Encore moins de tennis féminin. C'est une figure qui a marqué le début du XXe siècle. Parce qu'elle était libre, différente, hors-norme.
Alors, quand j'ai appris la parution de cette biographie écrite par Gianni Clerici, journaliste, écrivain et spécialiste du tennis, j'ai couru en libraire. Aussi prestement que Suzanne du fond de court au filet. Mais peut-être pas avec autant d'élégance.
C'est cette image que l'on garde encore aujourd'hui de Suzanne Lenglen. Cette jeune fille qui avait du style. Et qui portera bandeau, jupe à peine au dessous du genou et bas blancs pour jouer. Se libérant du corset, elle laissait place au mouvement. Et quel mouvement ! La course vers l'avant, le revers croisé, le passing, le service, pas un coup ne lui échappe. Elle est talentueuse, elle ose tout, même la gorgée de cognac au changement de côté, ce qui choquera la bonne société londonienne peu habituée à ce genre de comportements sur les terrains de Wimbledon.
Peu importe, Suzanne Lenglen gagne. En simple, en double, elle gagne. Elle devient une star, une diva lui reprocheront certains. Mais elle joue et elle gagne. Malgré une santé fragile, elle remonte les sets et s'impose. Elle révolutionne son sport, elle sera même la première joueuse professionnelle (et sera radiée de la fédération française de tennis pour cela).
Ce livre est une ode au tennis, aux figures majeures des années 20 (les mousquetaires ont une belle place), aux voyages transatlantiques tant rêvés depuis Nice, à l'avènement des courts de Monaco et à l'émergence du tennis américain. C'est un livre de passionné, qui a sûrement souvent rêvé du tennis de Lenglen et de ces débuts magiques. C'est un livre pour les passionnés, tant la profusion de noms, de scores, et de tournois peut perdre le lecteur. C'est un livre d'une facture très classique voire oldschool Mais pour qui s'intéresse à La Divine, c'est un trésor.
Vous ne regarderez plus jamais un match sur le Lenglen de la même manière, croyez-moi.
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