Les états généraux de la nation se tenaient tous les octobres à la porte de Versailles, au salon de l'auto. On changeait de modèle chaque année ; la voiture précédente se dépréciait sur l'instant, passait de main en main et finissait au " cimetière", immense partouze de ferraille et de rouille où les véhicules, insectes monstrueux, se montaient l'un sur l'autre. Ou encore on les trouvait abandonnées dans un champ, à l'orée d'une forêt. Comme un petit enfant laisse tomber là où il se trouve le papier qui enveloppait son bonbon, on jetait n'importe où sa voiture.