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J’ai plongé mon avide soif…
Extrait 2
J’ai plongé mes mains et mon visage dans ta chair pourrissante
et j’en ai retiré ton cœur rongé par un gros chat, ton cœur qui
continue à battre au creux de mes mains plus vivant que le Kohi-Noor,
plus précieux que le chariot de la mer.
J’ai embrassé tes seins roides, beaux comme la pérennité et ta
bouche, colchique de cendre, a dit : haine.
Tes yeux me l’ont encore répété lorsque j’ai soulevé leurs paupières,
oh ! Madeleine.
Alors avec un tour j’ai creusé ta tempe nacrée. En jaillirent les brises
voraces qui de ton cerveau firent une loque d’azur.