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Citations de Gilberte H. Dallas (16)


E


Extrait 2

Il y en avait de roses avec des dents, il y en avait d’ocellés
 et d’autres mauves avec de longues tiges mouvantes, quel-
 ques-uns poussaient des miaulements aigus et tristes ; d’au-
 tres jouaient au ping-pong avec une adresse singulière, ou,
 secrets comme des étrangers, secouaient leurs fronts en
 signe de dénégation.
Mais ils me virent, ils se dévêtirent en un bond de leur
 dénégation, de leurs jeux, de leurs cris, de leurs tiges
 longues, de leurs ocelles, de leurs dents, de leur couleur
 rose, se ruèrent comme de voraces varlopes sur mon
 corps qui devint un monstrueux coquillage.
Les lunes coulaient.
La curée se réduisit à un geyser.
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Les ancolies d’ébène guettent la mourante
dévorée par la pluie
Les rues la serrent
l’enlacent
Elle marche dans la jungle de béton
Elle tend son corps comme une phrase délavée.
Elle titube celle qui aurait pu être ma mère
Elle titube la mère qui n’a pas de ventre,
En sa place mes yeux agrandis,
Deux yeux immenses deux glands desséchés
Greffe de la mort
Pauvre mère stérile berce dans ta chair
Mes yeux d’enfant perdu
Mes yeux comme une herbe qui mâche l’épouvante
Mes yeux d’extra lucide
Pauvre loque de sel !
Mes yeux de boue et de lumière
Et toi tu marches, tu marches dévorée de pluie,
et me cherches,
Moi qui suis là, incrustée en toi.
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Les soleils noirs
Millions de soleils noirs
Girent dans le ciel
Dévorent le ciel
S’abattent sur les pavés
Éventrent les églises du Bon Dieu
Éventrent les hôpitaux
Éventrent les gares
Comme de visqueuses méduses
Éventrent les eaux des ports
Poussent dans les mains des hommes
qui ont des mains
Poussent effroyables jouets
dans les mains des enfants
Mille soleils de faims inassouvissables
Mille soleils de vertige et de douleur
Mille soleils de désespoir et de suicide
Mille soleils de mort lente et de mort rapide
Mille soleils de Terre Éternelle
Mille soleils d’abnégation et de négation
Mille soleils de zéro
Mille millions de soleils de jamais
pour toujours.
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C


La bannière de mon corps flotte au vent brandebourgeois.
Une vieille femme veut entrer dans ma chambre, je
la vois à travers la porte, sa main de feutre rouge
appuyant en vain sur le loquet ; des parcelles de
ses cris me parviennent comme la chanson
barbare d'un violon reprisant la nuit ;
Je vais lui glisser une rose sous la porte.
une rose de sang noir, peut-être partira-t-elle ?
Et je pourrai me vautrer dans le hamac de
mûrier mais sa voix hoquète : Ophélie
Je m'appelle Ophélie, ouvrez-moi, O-phé-lie…
— Que m'importent ses contorsions grotesques
Quel mensonge me porte-t-elle ? Pourquoi ne
me le tend-elle pas à travers ces feuilles de
sable comme elle me tend son nom… Ophélie,
Ophélie, son ombre ricoche dans l'aura de
mon crépuscule. Ophélie, sa voix grince comme
la crécelle des lépreux, phélie, pélie…
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O


Des soleils noirs…

Des soleils noirs
Les soleils noirs
Millions de soleils noirs
Girent dans le ciel
Dévorent le ciel
S’abattent sur les pavés
Éventrent les églises du Bon Dieu
Éventrent les hôpitaux
Éventrent les gares
Comme de visqueuses méduses
Éventrent les eaux des ports
Poussent sur les visages des femmes
Poussent dans les mains des hommes qui ont des mains
Poussent effroyables jouets dans les mains des enfants
Mille soleils de faims inassouvissables
Mille soleils de vertige et de douleur
Mille soleils de désespoir et de suicide
Mille soleils de mort lente et de mort rapide
Mille soleils de Terre Eternelle
Mille soleils d’abnégation et de négation
Mille soleils de zéro
Mille millions de soleils de jamais pour toujours
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V


À Vincent Van Gogh

Dans la chambre hermétique et sur les routes de
    chrome plus closes encore, où vit ton amour
  Je t’ai vu.
  J’ai vu ton sang éclos en de grands tournesols,
    stigmates jaillissants de tes mains comme de
    splendides soleils de quatorze juillet aux mains
    des facteurs et des bougnats ;
  Perpétuelles toccatas de feu dans l’outremer de
    ta gloire.
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O


Extrait 2

  J’ai embrassé tes seins roides, beaux comme la pérennité et ta bouche,
colchique de cendre, a dit : haine.
  Tes yeux me l’ont encore répété lorsque j’ai soulevé leurs paupières, oh !
Madeleine.
  Alors avec un tour j’ai creusé ta tempe nacrée. En jaillirent les brises
voraces qui de ton cerveau firent une loque d’azur.
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O


Extrait 1

  J’ai plongé mon avide soif dans l’algue de ton corps sur l’enclume reposé,
splendide charogne, trésor des Galapagos j’ai plongé mes mains dans tes
entrailles en ai retiré la robe de pierres de la Dame Noire, pierres d’herbes,
d’eau et de ciel, pierres de fils et de soleil.
  J’ai plongé mes mains dans ton ventre, en ai retiré le cheval de bois blanc
comme un astre, avec son harnais de tulipe.
  J’ai plongé mes mains et mon visage dans ta chair pourrissante et j’en ai
retiré ton cœur rongé par un gros chat, ton cœur qui continue à battre au
creux de mes mains plus vivant que le Kohi-Noor, plus précieux que le cha-
riot de la mer.
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U


Je vous envoie, enveloppant ce poème froissé, cette
 mappemonde de cristal.
Ma gorge est close comme une boîte rouillée
Des cyclamens blancs à tête d’ocelots me veillent,
 arrachant à mon sommeil des lambeaux de chair
Oh ! pulpes des grenades éclatées, seins béants.
Où es-tu Marie ?
Petite sœur, reflet.
Des rais de chaleur perforent la cage de l’ascenseur
 délivrant le camphre du désir.
Je suis riche, riche comme un kaléidoscope
Plongez vos mains dans mon ventre,
 retirez-en l’arc-en-ciel qui me dévore.
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Narcisse


Comme l’enfant se nourrit du nombreux silence mon
 corps à mon corps soudé
Lèvres à lèvres, lentement vorace je tette ma vie au
 minium de l’azur.
Ma taille est deux fois l’arche qui joint l’ante au pont
Mes jambes sont si étroitement nouées que seule la
 hache des glycines peut les défaire.
Rien, même l’ombre n’a de place en la totale greffe.
Splendide cristal de moi à moi part et revient toute vie
Unicité ardente comme une plaie qui ne se tarira même
 au cœur lointain du sable où coule ce corps apaisant les
 nuages.
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E


Extrait 1

La dune se dérobait sous moi comme une renoncule.
L’étrave de mes jambes crevait la masse chaude et
 spongieuse de cette chair multiple.
Je voulais atteindre la fosse aux coquillages avant la
 pluie de lunes.
Leur gloire me saisit, maternelle comme une ronce ;
Je glissais mon corps dans la fosse.
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H


Je cueillerai un bouquet de nausées dans la
fraîcheur velue de l’aube avant d’être cendre
au ventre du Taureau.
Ah ! le goût de la nausée emplissant mes paumes
comme une avoine de plomb.
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O
J’ai plongé mon avide soif…


Extrait 2

  J’ai plongé mes mains et mon visage dans ta chair pourrissante
et j’en ai retiré ton cœur rongé par un gros chat, ton cœur qui
continue à battre au creux de mes mains plus vivant que le Kohi-Noor,
plus précieux que le chariot de la mer.
  J’ai embrassé tes seins roides, beaux comme la pérennité et ta
bouche, colchique de cendre, a dit : haine.
  Tes yeux me l’ont encore répété lorsque j’ai soulevé leurs paupières,
oh ! Madeleine.
  Alors avec un tour j’ai creusé ta tempe nacrée. En jaillirent les brises
voraces qui de ton cerveau firent une loque d’azur.
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O
J’ai plongé mon avide soif…


Extrait 1

  J’ai plongé mon avide soif dans l’algue de ton corps sur
l’enclume reposé, splendide charogne, trésor des Galapagos
j’ai plongé mes mains dans tes entrailles en ai retiré la robe
de pierres de la Dame Noire, pierres d’herbes, d’eau et de
ciel, pierres de fils et de soleil.
  J’ai plongé mes mains dans ton ventre, en ai retiré le cheval
de bois blanc comme un astre, avec son harnais de tulipe.
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L’agate au cœur de convolvulacée
  l’agate de cristal au cœur de corbeau
   au cœur de coudrier,
    au cœur de crépon,
      au cœur de crédo,
      au cœur de colchique,
       l’agate est brisée,
      L’agate est brisée, l’agate est brisée,
     un camion-citerne l’a tuée,
    l’a réduite en postillons,
   l’a réduite à sa brûlure,
et toute ma vie est là
sur ce pavé de plumes de moineaux,
toute ma vie dans cette escarcelle où une larme
est plus lourde que l’aurore.
L’agate est brisée, l’agate est brisée.
*
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X



Je vois au creux des paumes d’étranges cités et des mannequins
     de cire au visage d’étang
Rien ne te rendra la douleur dérobée d’un iris au bord d’une
     paupière
Tes jambes de suie porteront des cathédrales
Des pivoines voraces te dévorent la gorge,
elles boivent le ruisselet de tes cris dont pas un n’échappera
Tu mourras d’angoisse végétale.
Voilà ce que je vois.
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