Quelques tables de bois brut, comme vernies par l’usure, et puis le zinc, immense, qui occupait tout le fond de la salle, les murs bruts, couverts d’inscriptions gravées à la pointe du couteau, marques improbables de voyageurs sans trace, tout cela composait un décor qui, par contraste avec le froid métallique des grues humides du dehors, offrait une certaine chaleur, un confort, un abri.
Dans la tête des marins la guerre n’était pas encore très loin, la reconstruction en cours et la désolation avait fait place à un optimisme féroce qui rendait faciles les rencontres d’un soir.
Les histoires sans lendemain avaient encore un bel avenir.