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Citation de ProfesseurDan


Meraviglia eut un long soupir nerveux. "Vous disiez vouloir comprendre, mais si vous voulez comprendre, il va falloir commencer par l'admettre : ce n'est pas nous qui avons commencé. Je n'aurais même pas levé le petit doigt s'il n'y avait pas eu des années, des décennies de violence de la part des patrons. Les défilés des ouvriers dispersés par la force et par les armes. Les manifestations qui finissent chaque fois dans le sang. Ferme-la, baisse la tête et au boulot, sinon on te prend tout et on te laisse crever de faim. [...] L'appui apporté aux fascistes, l'Etat policier. Milan, Brescia, Bologne, le train Italicus : des attentats tombés d'en haut, sans remords. Et vous, vous nous appelez terroristes ? Non, ça c'est trop facile. [...] Nous luttons pour les faibles et pour la révolution." Il le dévisagea : "Ces morts-là ne comptent pas pour vous" ?
- Ils comptent énormément. Mais ce n'est pas comme ça qu'on résoudra le problème. Et toute cette violence appellera la vengeance. Elle l'appelle déjà. Les gens ordinaires auxquels vous avez enlevé un père, ou un frère, ou un ami ; les faibles dont vous voudriez vous faire les défenseurs et qui n'ont jamais envisagé de se mettre à tirer; tous, tous crient vengeance. [...]
Meraviglia semblait ne pas l'écouter. "Alors tout ce qui nous reste comme perspective, c'est de continuer comme ça, de tout laisser entre les mains d'une Démocratie Chrétienne de plus en plus hégémonique et d'un Parti Communiste de plus en plus incapable : jouer à la démocratie au lieu de la vivre. Accumuler les compromis, jusqu'à ce qu'on soit tous foutus." Il eut un sourire féroce. "La pensée bourgeoise par excellence.... (pp. 228-230)
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