Le lien entre vécu et texte, entre vie et œuvre est plus profond, et de nature structurelle. La vie de l’auteur entre dans l’œuvre en tant que justification de sa nécessité et garantie de sa possibilité de réussite.
A son tour, l’œuvre se charge de racheter le vécu et ses parties les plus âpres, en les désignant source tant de connaissances nouvelles que de reconnaissance sociale.
On est donc face à la tentative d’instaurer un cercle vertueux entre vie et œuvre, censé renverser le cercle vicieux causé par l’exil.
Signe de l’histoire, le premier nom analysé est « poète », le premier verbe, « aimer ». Des mots qui ont pu résonner d’une façon particulière à l’oreille du petit Dante alors qu’il fait ses premiers pas dans la lecture.
Dante à propos de son exil : je tiens pour un honneur l'exil qui m'est donné : car [...] tomber avec les bons reste digne de louange