O NUIT
Par l'ample assoiffement de l'aube
Mâture dévoilée.
Douloureux éveils.
Feuilles mes sœurs les feuilles
Me lamentant je vous entends.
Automnes,
Douceurs moribondes.
O jeunesse,
L'heure est à peine échue de la séparation.
Hauts ciels de la jeunesse,
Libre élan.
Et me voici déjà désert.
Perdu dans cette courbe de la mélancolie.
Mais la nuit dispose les distances.
Silences d'océans,
Nids d'étoiles de l'illusion,
O nuit.
/ traduit de l'italien par Philippe Jaccottet