AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Glenn Fabry (16)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées
Thor : Vikings

On l’oublierait presque, à force de le voir incorporer dans des équipes de super-héros terriens, mais Thor est bien plus qu’un guerrier venu d’ailleurs dans l’univers : il est le dieu viking du Tonnerre, la figure nordique rugissante et parfois salvatrice. Garth Ennis, accompagné de Glenn Fabry, tente dans cette mini-série de revenir à l’essence du personnage entre tradition scandinave et tentatives super-héroïques, tout en conservant ses habitudes sur ce genre de « héros ».



Comme nous prévient la préface des éditions Panini Comics, Garth Ennis n’est pas un habitué des super-héros mainstream et ses rares incursions dans le genre ont été l’occasion pour lui de montrer son désintérêt pour ce genre d’action grand public. Au contraire, l’auteur de Crossed, The Boys et The Preacher semble faire montre d’un malin plaisir à torturer la fibre super-héroïque de ces personnages parfois en profond décalage avec la réalité. Après un Spider-Man en simple appât ou un Wolverine castré, c’est un Thor qui va se faire mettre la tête dans le sable par une bande de morts-vivants vikings uniquement portés sur la destruction et le pillage pur et simple, accessoirement maudits sur un millénaire. Dans son scénario et sa résolution, Garth Ennis ne s’embarrasse par de possibles complications : c’est franc, c’est direct et ça ne fait pas dans la dentelle. Du sang, du viol et des grosses batailles viennent forcément ébranler le dieu du Tonnerre qui aura bien besoin, pause bienvenue, du soutien du Docteur Stephen Strange afin de faire varier ses attaques.

Glenn Fabry, quant à lui, est habitué à collaborer avec Garth Ennis, puisqu’ils ont notamment travaillé ensemble sur le fameux Preacher. Il nous livre son style réaliste habituel sans s’encombrer de décors très chargés, ce qui est un peu dommage. Il s’acharne plutôt à détailler, par des pleines pages voire des doubles pages, la cruauté de ces vikings et surtout les têtes coupées qui émaillent les planches comme ultime et plus flagrante conséquence de leurs actions. Le sang gicle, les têtes volent et les coups pleuvent : à n’en pas douter, il ne vaut mieux par lire cette mini-série si on a le cœur ou l’estomac fragiles. La violence fait clairement partie de cette aventure, tellement qu’on croirait presque que le vrai personnage principal est en fait le chef de ces vikings.

Et c’est là que nous retrouvons l’art de Garth Ennis : non content de démoraliser ce pauvre Thor, il démonte un par un la lâcheté des hommes politiques, mais aussi de certains super-héros censés défendre leur prochain. L’humour est clairement douteux et chaque pique fait mouche, c’est vraiment l’atout de cette histoire. Heureusement qu’il y a cela, car sinon les erreurs historiques concernant les habitudes médiévales scandinaves, ici dignes des plus beaufs de nos contemporains (alors que les Vikings incorporaient bien plus que nous les femmes à la vie politique et guerrière), font plutôt mal aux yeux et aux oreilles.



L’idée était des plus enthousiasmantes, le résultat laisse un goût d’inachevé, de mal terminé et surtout d’un peu trop horrifique. Une entrée forcément biaisée dans le monde de Garth Ennis et de Glenn Fabry qui incorporent ici de manière un peu trop forcenée leurs habitudes trash dans le monde super-héroïque.
Commenter  J’apprécie          3713
Neil Gaiman's Neverwhere

Il m'aura fallu tout ce temps et Neil Gaiman pour me faire comprendre que, finalement, je n'ai rien contre l'Urban Fantasy. Et que la médiocrité de J.K. Rowling n'est pas représentative du genre. Mille excuses!



Alors, on a ici une adaptation BD du roman Neverwhere de Neil Gaiman. Le roman est lui-même une novelisation d'une série télé aussi scénarisée par Gaiman.



L'histoire est une espèce d'allégorie sur l'itinérance. On y suit Richard, personnage plutôt passif dont les patrons et la fiancée mènent par le bout du nez. Un jour, il tombe sur Porte, qui semble être une sans-abri blessée, sur le sol d'une ruelle. Il la ramène chez lui pour la soigner.



Elle l'entraîne dans une aventure qui l'attire dans le Londres-d'en-bas. Une version mythique, magique de Londres qui cohabite avec sa version d'en-haut.



À son retour, il réalise qu'il n'a plus d'emploi, plus d'appartement, plus d'amis... Et qu'il ne sera pas facile de retrouver un rôle visible dans la société.
Commenter  J’apprécie          344
American Gods, tome 1

American Gods de Neil Gaiman. J'ai plongé dans cette adaptation comic sans avoir lu préalablement le roman, mais en ayant écouté la série télé.



On y suit Odin qui tente de recruter les vieux dieux de tous les panthéons dans une guerre contre les nouveaux dieux : les médias, la technique, les autoroutes, etc. Ces vieux dieux sont arrivés en Amérique via les croyances des immigrants de toutes origines. Comme toujours avec Gaiman : tout est une allégorie.



Le protagoniste est Shadow. Un Noir qui sort de prison pour retrouver sa femme après 3 ans. Sauf que sa femme vient de mourir, dans un accident de voiture, alors qu'elle faisait une fellation au chauffeur, son meilleur ami.



Il est donc recruté par Wednesday (littéralement en anglais : Odin's Day) comme garde du corps. Évidemment, Odin n'a pas vraiment besoin de garde de corps et l'on se demande alors quel rôle attend Shadow. Surtout quand les nouveaux dieux adoptent la mauvaise habitude de kidnapper Shadow pour lui demander ce que prépare Odin.
Commenter  J’apprécie          322
Aliens Vs. Predator - Omnibus 01

Le personnage de Mashiko Nogushi traverse cette première compilation des comic books consacrés aux chasses de ces autres aliens particulièrement féroces et violents qui semblent avoir été au bout de leur civilisation pour n'en garder que la partie la plus excitante : les prédators. Récits de qualités variables avec des styles de graphisme tout aussi variables. Un avantage : la curiosité est satisfaite car on découvre comment tout a commencé pour l'héroïne qui est loin d'être aussi moralement correcte que la loi de 1948 sur la protection de la jeunesse souhaiterait qu'elle le soit. Et dans le fil des histoires où elle n'apparaît pas toujours, ça ne s'arrange pas vraiment. Donc tout cela n'est pas destiné aux plus jeunes et de toute façon c'est en anglais.



Complément

La quatrième de couverture de l'album AVP : Three World War annonce l'apparition de Mashiko dans l'épisode War (le quatrième de la série) mais ce n'est pas du tout le cas. Elle est déjà au centre de la toute première et très longue (154 pages) histoire titrée avec beaucoup d'originalité Aliens vs. Predator. War développe les relations complexes et sans tendresse qu'elle établit avec les chasseurs qui l'ont "adopté".

Commenter  J’apprécie          181
American Gods, tome 1

Ce tome est le premier de l'adaptation du roman de Neil Gaiman du même nom : American Gods (2001). Il comprend les 9 épisodes de la première saison, initialement parus en 2017, écrits et mis en page par Philip Craig Russell, dessinés et peints par Scott Hampton, avec des couvertures réalisées par Glenn Fabry, et des couvertures alternatives par David Mack. Il comprend également une séquence dessinée par P. Craig Russell (4 pages), une par Walter Simonson (4 pages), une par Colleen Doran (8 pages) et une par Glenn Fabry (11 pages). Il contient un cahier de 27 pages de recherches graphiques, et les couvertures alternatives réalisées par Skottie Young, Becky Cloonan, Fábio Moon, Dave McKean, David Mack, Bill Sienkiewicz, Mark Buckingham, Scott Hampton.



Shadow Moon est un afro-américain qui arrive au bout de sa peine de prison de 3 ans. C'est un individu costaud dont la carrure lui a permis de ne pas se faire embêter. Il s'est tenu à carreau et a passé le temps en entretenant sa forme physique et en s'entraînant à des tours de magie à base de pièces de monnaie. Il s'est tenu à l'écart de toutes les embrouilles. Le soir, il imagine ce qu'il fera quand il sera libre : prendre un vrai bain, retrouver sa femme Laura McCabe, se tenir à l'écart de toute magouille. Un détenu lui a prêté son exemplaire de Histoires d'Hérodote d'Halicarnasse (-480 à -425). Un mois avant sa sortie de prison, il voit un conseiller à qui il peut dire que quelqu'un l'attend à sa sortie (sa femme) et qu'il a même un boulot d'assuré. Deux jours avant sa sortie, un garde vient le chercher pour un entretien avec le responsable de la sécurité. Il lui indique qu'il va être libéré un peu en avance, pour lui permettre de se rendre à l'enterrement de sa femme, décédée dans un accident de voiture. Il lui présente ses condoléances.



Shadow Moon sort de prison, prend le bus, prend un premier avion, puis un second, puis un troisième après avoir couru pour attraper sa correspondance. Le passager assis à côté de lui indique qu'il est en retard. C'est un homme portant, chemise, cravate et veste, avec un œil gauche mort et une balafre en travers de l'arcade sourcilière gauche. Il lui indique qu'il a un boulot pour lui. Shadow Moon ne donne pas suite et laisse Mister Wednesday derrière lui, alors qui prend une voiture de location pour se rendre dans sa ville. De manière inexplicable, Wednesday est en train de se soulager aux urinoirs lorsqu'il s'y rend lui-même après avoir fait de la route. À Los Angeles, une femme prostituée (Bilquis Withaq) reçoit un client chez elle. Elle lui demande de l'adorer. Il se rend compte qu'il est en train de jouir de la meilleure partie de jambes en l'air qu'il n'a jamais connue.



Quand il se lance à la découverte de ce tome, le lecteur a forcément conscience qu'il s'agit de l'adaptation d'un roman. Philip Craig Russell est un habitué des adaptations des romans de Neil Gaiman. Celle-ci a été mise en chantier pour coïncider avec l'adaptation télévisuelle du même roman. La présentation de l'ouvrage ne précise pas le degré d'implication de Neil Gaiman, si ce n'est qu'il est l'auteur de l'histoire et des mots, et que Russell est le responsable du script. Le lecteur reconnaît bien le processus de production des comics américain, mais avec un découpage un peu différent de d'habitude : un adaptateur qui se charge de la mise en page, un artiste qui assure la finition des esquisses et leur mise en couleurs. La participation de Walter Simonson, Colleen Doran et Glenn Fabry correspond à des retours en arrière expliquant comment des divinités ont pu s'installer en Amérique du Nord. Le lecteur prend plaisir à voir les pages de P. Craig Russell finalisées par lui-même. Les pages de Simonson sont sympathiques, mas sans avoir la puissance mythologique attendue. Celles de Doran sont beaucoup plus nuancées, parfaitement en phase avec l'époque décrite. Enfin celles de Fabry ont une texture charnelle apportant une force et une intensité incroyable à la séquence.



Si le lecteur connaît déjà le travail de P. Craig Russell, il retrouve sa manière de découper les planches et de dessiner. Il utilise essentiellement des cases rectangulaires, de taille variable, parfois très petites, comme pour insérer un détail minuscule, ou pour la présence d'un élément dans un espace trop réduit. Lorsque le récit s'oriente vers une dimension onirique ou spirituelle, il peut utiliser des cases de forme irrégulière, qui ne sont pas disposées en bande bien rectiligne. Russell est adepte du dessin épuré, avec une importance donnée aux contours pour les personnages, et aux lignes structurantes pour les décors. Il recherche une impression réaliste, mais avec le minimum de détails. Ainsi les pièces dans lesquelles se tiennent les personnages sont souvent réduites à un ou deux traits verticaux pour en figurer les angles et un ou deux traits pour délimiter la frontière entre les murs et le plafond. Pour une raison non explicite, Russell aime bien également les pièces avec une grande hauteur sous plafond, même si cela ne correspond pas au type de construction. De la même manière, les personnages peuvent se tenir dans une case dépourvue de tout arrière-plan pour mettre en avant leur discussion. Ces choix graphiques donnent parfois une impression de narration visuelle naïve et un peu détachée du point de vue émotionnel. D'un autre côté, elle permet de mieux faire passer les éléments magiques ou oniriques.



Les esquisses de P. Craig Russell sont donc complétées par les finitions de Scott Hampton. Ce dernier affectionne les traits de contour très fins, ce qui confère une impression un peu éthérée aux personnages et aux décors. Il respecte la volonté d'épure de Russell, tout en habillant un peu ses dessins avec la mise en couleurs, sans chercher à cacher les zones vides des dessins. Il ne lisse pas ses traits de contour, les légères irrégularités apportant une petite complexité aux éléments ainsi détourés. Il complète parfois les cases avec des photographies retouchées, ou avec des décors plus élaborés. Cette façon d'achever les esquisses présente l'avantage de rendre insensible le glissement de la réalité vers l'onirisme ou le spirituel, de donner une allure grimaçante ou surnaturelle au visage de certains personnages, de donner plus de consistance à un décor en le représentant avec plus de détails ce qui l'ancre plus fortement dans la réalité. Le lecteur peut aussi considérer que le degré de détails ou celui de réalisme reflète le degré d'attention ou de concentration du personnage principal, ou son état d'esprit, sa façon d'appréhender la réalité ou de glisser vers un état de fugue. Les fluctuations d'un mode de représentation vers un autre provoquent également une sorte de flottement dans l'esprit du lecteur qui ne sait pas toujours comment ajuster son mode d'interprétation de ce qu'il lit.



Même s'il n'a pas fait attention au fait qu'il s'agit de l'adaptation d'un roman, le lecteur se rend vite compte des spécificités du mode narratif. Les cellules de texte du narrateur omniscient sont présentes environ 8 pages sur 10, apportant des informations complémentaires sur l'état d'esprit d'un personnage, sur son histoire personnelle, sur ce qu'il est en train de faire. S'il a déjà lu un roman de Neil Gaiman, le lecteur identifie tout de suite sa voix d'auteur et comprend qu'il doit prendre au pied de la lettre le fait que les mots sont de Neil Gaiman, dans cette adaptation. Il remarque aussi qu'il arrive de temps en temps que ces cellules de texte disent pour partie ce que montrent déjà le dessin auxquelles elles sont accolées. L'intrigue s''avère assez linéaire, puisqu'elle suit Shadow Moon dans l'ordre chronologique des événements qui lui arrivent. Dans le même temps, la narration donne l'impression au lecteur de cumuler de nombreux détails anecdotiques, sans grande signification par rapport à l'histoire générale. Parfois un détail acquiert de l'importance des dizaines de pages plus loin (la lecture des Histoires d'Hérodote), parfois le lecteur reste perplexe. Par exemple, quel sens donner au fait que Shadow Moon doive courir pour attraper une correspondance dans un aéroport ? Quelle importance qu'il passe devant un cimetière pour engins de chantier, avec un millier de bulldozers et de tracteurs ? Même en passant en mode poétique ou association libre d'idées, le lecteur ne perçoit pas de sens ou d'écho avec un autre élément du récit.



Le lecteur accompagne donc Shadow Moon dans son étrange boulot, de servir d'homme de main ou d'homme à tout faire pour un vieil homme un peu excentrique, avec un objectif clair dans sa tête, mais indiscernable pour les autres. Il repère des actes de magie, d'abord de prestidigitation, puis des manifestations surnaturelles. Il voit l'intrigue progresser lentement, tout en ayant conscience que l'évolution de Shadow Moon est tout aussi essentielle au récit que les événements plus importants. Il reconnaît bien la capacité de Neil Gaiman à concevoir des situations et des endroits décalés à la poésie séduisante, comme cet étrange manège. D'un autre côté, le titre et les couvertures des épisodes ne laissent pas beaucoup de place au doute ou au suspense : il s'agit d'une histoire relative aux dieux existant sur le sol américain. Qu'il ait lu le livre auparavant ou non, le lecteur comprend vite la véritable nature de monsieur Wednesday (même s'il ne l'a pas forcément identifié jusqu'à pouvoir lui donner son vrai nom), ainsi que celle des personnes qu'il rencontre. Du coup, la dynamique du récit ne recèle pas de suspense, et n'en paraît que plus lente. En choisissant de rester évasif quant aux sens des épreuves de Shadow Moon, de laisser le lecteur interpréter ce qui reste implicite, il ajoute à l'étrangeté des situations (par exemple quand il travaille pour une entreprise de pompes funèbres dans la ville de Cairo), mais aussi il n'accroche pas toujours l'attention du lecteur si celui-ci est moins sensible à la métaphore d'une situation ou d'une autre, ou s'il n'y voit qu'une évidence, sans réelle résonnance émotionnelle, spirituelle ou ésotérique. En cela, P. Craig Russell & Scott Hampton se montre d'une fidélité exemplaire à l'œuvre originale, en transcrivant parfaitement le ressenti de la lecture du roman.



Dès le premier épisode, le lecteur se rend compte de la qualité du travail d'adaptation réalisé, que ce soit dans la conception de la narration graphique qui réussit à marier les séquences les plus prosaïques avec les éléments plus oniriques et mystiques, ou dans l'interaction des mots et des images qui restituent à la perfection la tonalité et l'esprit de la prose de Neil Gaiman. Du coup, si le lecteur est sensible à aux romans de Gaiman, il éprouve le plaisir ineffable de se (re)plonger dans ce récit, 5 étoiles. S'il n'est pas en phase avec la sensibilité de l'auteur, il s'attache aux pas de Shadow Moon sans déplaisir, mais en se demandant quel est l'enjeu d'un tel récit, et en finissant par trouver le temps long malgré la qualité de l'adaptation, 3 étoiles.
Commenter  J’apprécie          85
American Gods, tome 1

• « American Gods, tome 1 » de P. Craig Russel, Scott Hampton, Walter Simonson , Glenn Fabry et Colleen Doran publié chez Urban Comics Editions.



• J'ai commencé cette lecture à la suite du défi lecture de BD de Babelio de Mars, cherchant une BD avec un titre commençant par la lettre A, dans le but d'étendre ma "culture" BD.



• « American Gods » est avant tout un roman, à succès, de Neil GAIMAN. Neil GAIMAN est un auteur actuellement phare de la littérature de fiction, dont nombre de romans, nouvelles et histoires en tout genres sont adaptés dans un format télévisé, ou au cinéma. Ces écrits sont également beaucoup adapté en format comics, avec là aussi un certain succès. C'est un auteur dont j'ai vu beaucoup de ces adaptations, notamment Coraline (dont j'ai également lu le roman récemment !), Good Omens (qui est en attente dans ma bibliothèque) et enfin, American Gods. La série en est à sa troisième saison sur StarZ, chaîne appartenant au géant Amazon, et je suis totalement à fond dedans ! C'est pourquoi j'ai voulu savoir ce que donnait le livre, mais pour éviter de me spoiler les prochains épisodes, chose que je déteste tout particulièrement, je me suis porter sur l'adaptation en BD avec son tome 1, qui couvre des moments de l'intrigue antérieurs à cette saison 3.



• Je le précise également ici, je suis un amateur invétéré de tout ce qui touche aux créatures folkloriques et mythologiques. Je suis littéralement fasciné par les légendes et les contes, c'est quelque chose qui me tient très à cœur, et que je partage dans mon métier d'animateur, car ce sont ces histoires, qui ont donner aux hommes le goût de croire et de rêver.



• Je dois l'avouer, les débuts de cette BD m'ont laisser très froid. Le format des pages, la structuration du récit, ainsi que le visuel ne m'avait pas emballés, pas emballés du tout. Les deux premiers chapitres sont très long, et dur à lire, il faut s'habituer à ce format étrange, mêlant des dessins à une narration littérale, avec les mots exact du livre, décrivant les scènes illustrées. Ce n'est pas le cas absolument partout mais c'est très présent dans ces premiers chapitres, s'en détachant légèrement au fil des chapitres. Heureusement que ce n'est pas le cas en permanence, car la lecture en aurait été terriblement ennuyeuse. Ce que l'on recherche dans une adaptation comics, c'est bien une adaptation, avec une retranscription du texte par des images qui illustre directement les scènes et les propos, pas des dessins qui sont décrits par le texte..



• Autre point pouvant fâché, les dessins. Comme pour le format évoqué auparavant, le dessin est au début assez dur à accepter. Il n'est pas laid, même si parfois certains passages laisse à désirer, mais c'est surtout que la plupart du temps, les personnages se retrouve dans des décors complétement vide.. C'est assez rebutant, et si on ajoute à cela que certains personnages sont très mal esquissés par endroits, c'est encore plus décevant. Heureusement, c'est encore une fois moins le cas par la suite.



• Toujours pour ce qui est du dessin, ce comics est illustré par d'autre artiste, s'occupant des récits sur les dieux, et là, c'est totalement autre chose ! Ces petites phases entrecoupant le récit principal sont magnifiquement illustrées, et c'est ici que le texte illustrant les images est utile, c'est là qu'il doit être utilisé, car cela représente littéralement un récit raconté ! Et c'est magistralement appliqué, pour notre plus grand plaisir. C'est également le cas des scènes oniriques et irréelles, où ce format est garder. Un ravissement pour les yeux !



• Reste la comparaison avec le livre et la série télévisée. Je n'ai pas lu le livre, mais beaucoup semble le confirmer, ces chapitres sont plus fidèles au roman de Neil GAIMAN que ne l'est la série. Et il est vrai que le comics et la série sont très différents sur de nombreux points. Les objectifs des personnages ne sont pour la plupart pas les mêmes, certains personnages iconiques de la série étant même des personnages très secondaire dans cette BD. Le déroulement est lui aussi très différents dans ses différentes étapes.. Et c'est ce qui est génial ! On a ici le droit à une œuvre dont les adaptations sont très différentes, tout en étant très bonnes. On a ici le droit à deux œuvres distinctes, s’appréciant de façon différente. On a le droit ici à ce que j’ appelerai une véritable adaptation intéressante et réussie.
Commenter  J’apprécie          60
American Gods, tome 1

Cela faisait un moment que American Gods me faisait de l'oeil, que ce soit la série sur Prime Vidéo ou le comics.



Je ne me suis pas encore lancé dans la série mais pour le comics c'est chose faite, et malheureusement, c'est une déception pour moi...



Si le pitch de base, de guerre entre anciens et nouveaux dieux me plaisait énormément, la réalisation est très spéciale. On assiste à un récit long, on part dans des anecdotes de tous les côtés, c'est très contemplatif.



Si je n'ai aucun doute sur les qualités de l'œuvre, pour moi ça démarre bien trop lentement pour que cela m'intéresse.



Le dessin qui n'est pas à mon goût n'aide pas à me faire rester dans l'aventure que je quitte à la fin de ce tome 1.
Commenter  J’apprécie          50
American Gods, tome 1

J’ai regardé la série que j’ai adoré, puis j’ai lu le roman, c’était bien mais il aurait fallu procéder dans l’autre sens. Je ne le dis pas souvent mais j’ai trouvé la série meilleure que le roman. Ceci dit je trouve l’histoire extraordinaire et c’est avec plaisir que je me suis plongée dans le comics.

Le début est assez pénible à lire/à regarder parce que le dessin est moyen, parfois sans décors. Puis je trouve que ça s’améliore (ou alors on s’habitue ?)

La BD est « vendue » comme étant l’adaptation graphique de la série, je trouve qu’elle ressemble plus au bouquin. Astuce marketing probablement

J’ai beaucoup aimé ce volume 1 d’une série de 3, il me tarde de prolonger mon plaisir

Commenter  J’apprécie          30
Neil Gaiman's Neverwhere

Oh, que c'est beau ! J'aime !



J'ai enfin recommencé dernièrement à lire des livres, et c'est avec une joie énorme que j'ai fermé le livre Neverwhere de Neil Gaiman il y a deux semaines. Voyant qu'une BD en avait été tirée, je me suis précipité dessus les yeux fermés, et enfin je l'ai lue.



Je dois dire que la BD ne m'a absolument pas déçu ! J'ai été très surpris, mais pas déçu.

Déjà, le dessin est pas mal du tout. Il reste typé comics, mais est vraiment bon. J'ai été très surpris par les têtes des personnages, qui collent exactement aux personnages, mais à mille lieues de ce que j'imaginais (notamment pour le Marquis ou pour Chasseur). Par contre le héros, la bête, l'ange ou Croup & Vandemar, c'est vraiment une retranscription fidèle de ce que je pensais. De plus le dessin est bien dynamique, avec des scènes très réussies.



Ensuite, l'adaptation est vraiment superbe, très fidèle à l’œuvre originale avec des points un peu écourtés, évidemment, mais dans l'ensemble très proche de chaque passage. L'intrigue est tout aussi prenante que dans le livre original, et j'ai suivi avec grand plaisir les aventures de Porte, Richard et les autres. Même en connaissant toute la fin, j'ai été enchanté, et j'ai pu noter plusieurs détails très intéressants que l'auteur a distillé dans l'ensemble des pages, comme autant d'indices pour la suite.



Cependant, tout n'est pas parfait, et quelques petits détails m'ont dérangé : notamment sur la fin, où j'ai vraiment regretté que les auteurs n'aient pas développé l'ennui progressif de Richard et la façon dont il regrette le monde. C'est dommage, car je trouvais que c'était une belle façon de conclure le livre, en beauté. D'autre part, certains détails visuels m'ont parfois fait retenir l’œil, mais jamais de façon trop dérangeante.



En résumé, c'est une BD qui reste totalement fidèle à l'esprit du livre, superbement mis en scène. L'intrigue, l'action, le suspense, la découverte de ce Londres d'en bas, tout est maintenu pour notre plus grand plaisir. Un vrai moment d'évasion dans un univers à la fois déjanté mais en même temps tellement bien fait. Un pur bonheur pour les amateurs de fantasy. Je le recommande !
Commenter  J’apprécie          30
American Gods, tome 1

Ayant connu Gaiman grâce à son livre sur la mythlogie nordique , je me devais de lire american gods et étanr grand lecteur de comics, j'ai opté pour cette forme. Ce comics vous transporte dans un étrange monde où rien ne paraît réel et sensé mais l'histoire bien que complexe et dont on ne comprend pas tout nous garde en haleine pour savoir une suite encore plus bizarre.

American gods ne conviendra pas a tout le monde certes mais nous fair part d'une histoire original et mythologique.
Commenter  J’apprécie          30
The Authority, tome 4 : Kev

Ce tome est le premier d'une série de 3 écrits par Garth Ennis, introduisant le personnage de Kev Hawkins, qui est amené à rencontrer les personnages de l'équipe de superhéros The Authority (de Warren Ellis & Bryan Hitch). Il contient le numéro spécial "Kev" initialement parus en 2002, ainsi que les 4 épisodes de la minisérie "More Kev", initialement parus en 2004, écrits par Garth Ennis, dessinés et encrés par Glenn Fabry.



Kev – Kevin Andrew Hawkins est un caporal des SAS (Special Air Services) détaché sous les ordres d'une cheffe en civil pas commode. L'histoire commence alors qu'il coule un bronze, tranquille chez lui, en lisant les résultats sportifs dans le journal, tout en écoutant les courses de chevaux à la radio. 2 hommes cagoulés font irruption, arme en main pour l'exécuter sommairement, à cause d'une mission meurtrière à Belfast. Puis sa cheffe lui confie la mission d'assassiner les membres de The Authority à bord de leur vaisseau spatial The Carrier. Le pire serait qu'Hawkins mène à bien sa mission. Or le pire n'est même pas certain, sauf avec Kev.



More Kev – Kev Hawkins est en train de se payer du bon temps avec Susan, quand il est surpris en plein sport de chambre, par 3 hommes cagoulés qui souhaitent l'exécuter sommairement etc. Puis il est convoqué par sa cheffe qui lui explique qu'il va devoir faire équipe avec Apollo et Midnighter (2 membres homosexuels de l'équipe The Authority) pour retrouver le cadavre d'un extraterrestre qui… C'est inracontable, il faut juste savoir que Kev Hawkins est un vrai homophobe qui ne le cache pas.



Au début des années 2000, Warren Ellis et Mark Millar ont dépoussiéré le genre équipe de superhéros avec The Authority qui a le vent en poupe et la possibilité de supporter des séries dérivées. Ennis s'occupera aussi de Midnighter le temps d'une histoire, dans Machine à tuer). Les habitués le savent : cet auteur ne porte pas particulièrement les superhéros dans son cœur. Il met donc en scène cette équipe de manière détournée, par le biais d'un individu ayant une solide formation militaire dans une équipe spéciale des forces armées, pas vraiment à sa place à côté de personnes capables d'anéantir une flotte spatiale d'envahisseurs extraterrestres.



Ça commence par comme une énorme farce potache pour les 2 récits contenus dans ce tome, d'abord avec Kev sur le trône, puis ensuite en train de faire son affaire à une dame qui a déjà quelques heures de vol. Puis Ennis se sert des Troubles irlandais pour mettre en scène des individus cherchant vengeance, d'une rare inefficacité. Tout au long de ces récits, le lecteur se délectera des blagues grossières, crades et homophobes (parce que s'il y est allergique, il aura reposé ce tome dès la première page). Ennis se montre graveleux, avec un personnage réac' à souhait, homophobe jusqu'à la bêtise, et d'une inventivité qui dans les meilleurs moments évoque celle de San Antonio. Cette comparaison n'est pas gratuite, car le langage ordurier de Kev et ses potes est particulièrement imagé et débridé, très savoureux.



Kev Hawkins se conduit comme un parfait crétin, incapable de s'arrêter de faire des blagues odieuses sur les homosexuels, alors même que Midnighter est à ses côtés, et lui a promis de l'handicaper à vie s'il en sort encore une. Ses sorties discriminatoires se doublent d'une forme de poisse qui fait qu'il commet souvent une bourde d'une ampleur incommensurable par épisode (comme par exemple de réussir à assassiner tous les membres de The Authority, juste avant une CENSURÉ), sans parler de ce faux pas monumental impliquant un inspecteur du ministère de l'armée et un tigre.



Mais ces histoires ne se résument pas à un simple prétexte servant de support à une enfilade de provocations grossières et politiquement incorrectes. Il y a également une intrigue, à la fois très drôle (la demande irrégulière de l'inspecteur du ministère), et comprenant un bon niveau de suspense, ainsi que des surprises diverses et variées. Les protagonistes disposent d'une véritable personnalité, assez marquée pour Kev Hawkins, conformes à leur formation et à leur profession pour ses potes, cohérentes avec leurs autres apparitions pour les membres de The Authority.



Dans certaines séquences, le lecteur peut déceler d'autres formes d'humour, par exemple la satire sur les auteurs de livres opportunistes ou à l'argument de vente aussi improbable qu'artificiel (le livre de recettes des SAS). Il découvre également une réflexion sur les grandeurs et servitudes de la condition de militaire, plutôt les servitudes d'ailleurs. Ainsi les collègues d'Hawkins ayant quitté le service argumentent auprès de lui leur choix, pour une vision de la condition de soldat aux ordres, qui n'a rien de primaire ou de basique. Le lecteur familier d'Ennis retrouvera les discussions qui lui sont chères, autour d'une bonne bière, ou d'un alcool un peu plus fort, pour parler entre hommes, pour se dire ses quatre vérités. Kev Hawkins n'a pas sa langue dans sa poche, mais Midnighter non plus et il ne faut pas l'énerver avec des propos homophobes (oui, c'est raté). Au travers de ces dialogues, le lecteur peut deviner l'évolution des convictions de l'auteur qu'il appliquera aussi à sa propre carrière, en créant ses propres séries pour gagner son indépendance des 2 éditeurs majoritaires de comics indépendants.



Pour mettre en scène ces aventures énormes et bien ancrées dans la réalité, Ennis bénéficie de l'apport déterminant de Glenn Fabry (l'artiste des couvertures de Preacher). Celui-ci dessine de manière réaliste et détaillée. Kev Hawkins présente une morphologie normale, sans muscle surnuméraire, sans abus de stéroïdes, ses potes aussi. Les membres de The Authority ont des costumes moulants mettant en valeur leur musculature parfaite, là encore sans exagération anatomique. Leurs costumes et le Carrier sont conformes à leur apparence dans la série The Authority.



Glenn Fabry a un don pour décrire le quotidien de Kew Hawkins dans ce qu'il a de plus normal et banal, avec un angle de prise de vue laissant la porte ouverte à la dérision ou à la moquerie. Hawkins a une posture des plus normales assis sur la cuvette des toilettes, avec tout ce dont il peut avoir besoin à portée de main : clopes, briquet, cendrier, bombe désodorisante, magazine porno. Tous ces objets sont dessinés de manière détaillée, tout en restant lisible, avec un encrage fin et précis. Ils trouvent leur place dans un intérieur normal et fonctionnel. Il en va de même pour l'appartement de Susan, ou encore les différents pubs. Les tenues vestimentaires des uns et des autres sont conformes à la personnalité de ceux qui les portent.



Fabry ajoute quelques petits traits secs sur les visages, ce qui leur donne une apparence adulte, sans volonté de faire joli, ou de conférer une beauté systématique à tous les personnages. Les visages sont expressifs avec assez de naturel, sauf pour les scènes de combats physiques ou de destruction. Sans être un expert en moues diverses et variées, l'artiste trouve l'expression juste pour le côté un peu vulgaire d'Hawkins et pour l'exaspération explosive du Midnighter. On sent qu'il a du mal à lutter contre toutes les gouttes d'eau que prodigue libéralement Hawkins et qui font que le vase a déjà débordé et est proche de la rupture.



Tout au long du récit, le lecteur apprécie les qualités de metteur en scène de Glenn Fabry. Les scènes d'action sont lisibles et plausibles. Il sait faire ressortir l'horreur de la violence (tutoyant la parodie avec les têtes qui explosent, celles d'Apollo, comme celle de l'éléphant). Il rend vivantes les scènes de dialogue, avec une dextérité remarquable, soit par les gestes et les postures des interlocuteurs, soit en promenant la caméra pour apporter des informations visuelles sur le décor.



En commençant ce tome, le lecteur sait qu'il va se régaler grâce à la verve de l'auteur, habile à débiter des blagues énormes et salaces. Puis il se rend compte que Kev Hawkins tient la dragée haute aux superhéros, sans pour autant en devenir un lui-même. Il apprécie le comportement adulte des protagonistes. Il se laisse entraîner dans une intrigue bien ficelée. Il sourit franchement aux gags enjoués et pas bégueules. Il peut se plonger dans chaque environnement et interpréter le comportement des personnages par leurs expressions et leurs postures. Il a le plaisir de découvrir qu'Ennis & Fabry ne se sont pas contentés d'écrire une histoire bien rythmée et très drôle, mais qu'il y a aussi une réflexion pertinente sur l'obéissance.
Commenter  J’apprécie          30
Thor : Vikings

Ce tome regroupe les 5 épisodes de la minisérie, initialement parus en 2003, écrits par Garth Ennis, et illustrés par Glenn Fabry, avec une mise en couleurs de Paul Mounts. Il s'agit d'une histoire complète, indépendante de toute continuité, parue dans le label MAX de Marvel, soit des histoires destinées à un lectorat plus âgé.



En 1003, sur la côte de la Norvège, une bande de vikings se fait justice sur le village qui s'est plaint de leurs larcins auprès du roi. Ils incendient le village, massacrent les hommes et les enfants, violent les femmes avant de les exécuter. Après avoir bien ripaillé, ils repartent sur leur drakkar. Mais le sorcier du village a survécu, et il invoque une terrible malédiction sur eux alors que leur drakkar passe devant lui. Résultat : ce groupe de vikings met mille ans à atteindre leur destination, c'est-à-dire le nouveau monde. Ils débarquent sous forme de zombies belliqueux ayant retenu toute leur conscience à Manhattan en 2003. Seul Thor est présent pour s'interposer et enrayer leur avancée au cours de laquelle ils trucident tout ce qui bouge. Harald Jaekelsson le passe au fil de son épée et le jette au fond de l'Hudson River, sans plus de cérémonie.



Garth Ennis est un auteur avec un amour très relatif pour les superhéros. Ainsi, Thor passe pour un individu pas très vif d'esprit du début à la fin du récit. Heureusement pour lui, il reçoit l'aide de Stephen Strange (le maître des arts mystiques, sorcier suprême) dès le deuxième épisode. Strange est dépeint comme un individu disposant de sens pratique et doté d'une solide intelligence. Quand Thor lui demande pourquoi il n'est pas intervenu lorsque Harald Jaekelsson l'a passé au fil de l'épée, Strange lui réplique qu'il se rendait bien compte qu'il n'était pas de taille à affronter le viking et qu'il ne voyait pas de raison de mourir sans espoir de sauver Thor. Ce dernier en prend vraiment pour son grade puisque lors de ce premier affrontement contre Jaekelsson, il a les 2 poignets brisés et il se fait étrangler avec la chaîne de son marteau enchanté Mjolnir. Seule la scène finale permettra à Thor de regagner un peu de dignité.



Le lecteur ne doit donc pas s'attendre à un récit premier degré chantant les louanges du dieu nordique de la foudre, encore moins à un récit de superhéros juste plus violent du fait du label MAX. Ennis annonce la couleur dans le premier épisode : il s'agit d'un récit de zombies un peu plus futés que la moyenne, tout aussi avides de combat et de massacre (mais ils ne se repaissent pas de cervelle fraîche). Il y règne une forme d'humour sarcastique servi bien noir, avec des quelques moments énormes dont Ennis a le secret (Thor étranglé avec la chaîne de son arme). Stephen Strange est le seul individu avec 2 sous de bon sens, et une aptitude remarquable à sortir de réparties cassantes, faisant ressortir avec acuité le manque de bon sens chez les autres. Cela lui permet de manipuler à sa guise ses alliés, pour un effet comique assuré.



Au-delà de ces personnages au caractère marqué (Thor et Strange), Ennis développe rapidement 3 autres personnages immédiatement attachant : Sigrid (une femme viking à la carrure impressionnante) qui rêve de partir aux combats comme les hommes, Magnus le Danois (un chevalier de l'Ordre teutonique) à la foi inébranlable et voyant des infidèles partout (moment énorme quand Strange lui assure qu'un chaudron a été béni en bonne et due forme), et Erik Lonnroth (pilote de Messercheschmidt 109 pendant la seconde guerre mondiale). En 5 épisodes, Ennis n'a pas le temps de développer ses thèmes favoris sur les servitudes des combattants, mais il est visible qu'il éprouve une certaine tendresse pour ces trois personnages.



Cette histoire bénéficie des dessins de Glenn Fabry dont l'approche graphique restitue aussi bien le ton sarcastique et moqueur d'Ennis, que l'horreur des massacres commis par les zombies vikings. Fabry n'a pas peur de représenter les chairs tuméfiées, ou déchirées, les blessures ouvertes et autres mutilations barbares. Sans être outrageusement gore, le récit est à déconseiller aux âmes sensibles, ou aux lecteurs ne trouvant rien de drôle (de manière perverse) au sang giclant du cou d'un corps venant de perdre sa tête suite à un décollement à l'épée, à une hache s'enfonçant dans un crâne, à un monceau de têtes entassées au milieu de la chaussée, à un œil volant hors de son orbite, etc. Fabry ne se contente de jouer dans le registre de l'humour, certains exactions sont aussi dessinées au premier degré pour ne laisser planer aucun doute sur le danger mortel que représentent ces vikings.



Au fil des épisodes, Glenn Fabry prouve qu'il sait tout rendre crédible, plausible et palpable, qu'il s'agisse de l'existence de ce village mis à sac par les vikings, du sang coulant sur la pierre runique, du cubitus et du radius visibles dans les poignets cassés de Thor, de la prestance improbable du docteur Strange dans son justaucorps bleu nuit, de la force d'Ingrid, de ces têtes plantées sur des piquets, etc. Grâce à la qualité des dessins, le scénario d'Ennis n'est pas rabaissé au niveau de la pochade grand guignol, mais bien mis en image comme un récit consistant et bien construit. En tant qu'artiste, Glenn Fabry apporte une consistance supplémentaire au récit, l'alimente d'images élaborées pour l'étoffer et le rendre plus substantiel.



Si le lecteur est venu chercher une histoire premier degré d'un Thor digne et majestueux, qu'il passe son chemin, ce récit n'est pas pour lui. Garth Ennis et Glenn Fabry racontent une histoire entre farce grand guignol et intrigue horrifique, mettant à mal la dignité de Thor, mais comprenant des personnages générant une forte empathie.



Par la suite, Garth Ennis écrira 2 autres personnages Marvel pour le label MAX : le Punisher à commencer par Born et Nick Fury (Fury, puis D'une guerre à l'autre).
Commenter  J’apprécie          30
American Gods, tome 1

[extrait de l'avis d'Emily] « Avant toute chose, il faut saluer la superbe édition d’American Gods proposée par Urban. En fin de recueil, on trouve de nombreux bonus, dont les couvertures alternatives signées David Mack. Dans ce 1er volume, côté dessins, c’est essentiellement Scott Hampton qui est à l’œuvre, mais aussi P. Craig Russell en personne, Colleen Doran et Glenn Fabry. Bref, des fidèles de Neil Gaiman et de son univers, qu’ils ont tous déjà illustré. Même si P. Craig Russell et Colleen Doran sont parmi mes dessinateurs préférés, je retiens surtout le dessin de Scott Hampton (que je ne connaissais pas) dont j’ai aimé le flou. Oui, le flou. En dehors de l’harmonie qui se dégage de ses dessins, j’ai aimé que les visages ne soient pas entièrement détaillés, par exemple. Ses planches sont des suggestions, des points d’entrée dans un monde lui aussi sans contour, aux dimensions multiples. De façon générale, les dessins de ces épisodes 1 à 9 d’American Gods nous prennent par la main. Ils se font conteurs eux-aussi. Et, telles les fées des contes, parviennent par leur douceur et leur beauté à nous faire oublier toute notion du temps. Cela dit, attention, n’allez pas imaginer des licornes pailletées (enfin pourquoi pas, c’est vous qui voyez…). Car, telles les fées des contes, c’est pour mieux nous entraîner dans un monde qui échappe à toute morale, dans lequel nos repères sont malmenés… »
Lien : https://topcomics.fr/america..
Commenter  J’apprécie          10
American Gods, tome 1

Nouvelle adaptation d'un récit de Neil Gaiman, cette série nous propose de suivre l'itinéraire d'un individu que le destin, sous la forme de divinités en sursis, a décidé de poursuivre de manière acharnée. Un road-movie mythologique où les divinités descendent clairement de leur piédestal.
Lien : https://www.actuabd.com/Amer..
Commenter  J’apprécie          00
The Authority, tome 4 : Kev

Kev, "retraité" des services de sécurité britanniques, est contraint - pour une obscure histoire de tigre - d'accepter les sales boulots que son ancienne patronne lui donne à faire. L'un d'eux consiste à tuer les membres de la ligue des supers-héros qui protègent la Terre et, c'est une fois la tâche accomplie, que la Terre se retrouve envahie par des extraterrestres, et plus personne n'est là pour la protéger! Voilà comment débute cette bande dessinée complètement délirante, qui est vraiment très drôle et décalée. C'est sans aucun doute la BD à conseiller à tous ceux qui veulent passer un bon moment!
Commenter  J’apprécie          00
Midnighter

Un bon album qui devrait forcément attirer les lecteurs d’Authority, mais qui peut aussi permettre à ceux qui n’ont jamais lu la série originelle de mettre un pied dedans. Rien d’inoubliable, mais un bon moment de lecture (ce qui, en certains temps, peut quand même relever de l’inoubliable…).
Lien : http://bulles-et-onomatopees..
Commenter  J’apprécie          00


Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Glenn Fabry (98)Voir plus

Quiz Voir plus

Autour du froid et de la neige (humour 100% garanti !)

... comme neige au soleil

Tondre
Pondre
Fondre

10 questions
54 lecteurs ont répondu
Thèmes : culture générale , neigeCréer un quiz sur cet auteur

{* *}