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depuis toujours
l’air, on dirait, et la lumière –
ce miroitement :
toujours la même
main...–
depuis longtemps
ayant fait ses adieux à ce Ciel sans parole
interminablement descend dans le ravin
et bénissant la ter-ri-fiante
Terre – elle, en tant que Grenier (ô tant et tant j’en sais
à croire
par l’Univers-Sommeil) –
humide
de la vapeur invisible du sang –
(là, près de moi – remontent
suant
les collines mouvantes
sur les plaines très loin – avec les dos
- bribes-guenilles-priant-le-vent-seul...-
et ne bougeront plus depuis longtemps
se taisent tels la main – et jamais plus
ne tremblera
la main) –
ils sont partis les trains :
ô : Haï – ïa...
A-a - oum...-
Le Temps
spectralement-charogne – est devenu
(oh, pas trop tôt)
minute pour accompagner
la depuis longtemps
– la Depuis-longtemps-infinie... –
(...ils chantent...) –
/Traduit du russe par André Markowicz