Dans l’éternelle transmutation de l’apparaître vers l’Être, de même que pour le disparaître vers le Non-être, va s’élaborer le cycle futur du devenir de l’Être par lequel Wotan est en perpétuelle transformation dans un processus d’apparition, de devenir et d’éternel retour, comme le grand Tout en chacune de ses parties.
Le spirituel et le temporel sont indissociables et sont reliés à tout jamais. Alors que le Moi demeure identique à lui-même, ils se reproduisent éternellement mais se trouvent inchangés dans la dualité du semblable et du divisé. C’est cela que révèle à nos yeux le Hâvamâl dans le dit du Très-Haut, la mystique suprême de Wotan.
C’est le reflet du grand Tout dans chaque unité individuelle. Wotan vit corporellement, immergé en chacun de nous, il consacre notre corps à travers la mort et la renaissance. Il se consacre, c’est-à-dire se voue lui-même à lui-même. Il nous habite au plus de profond de le l’être et ressent l’imminente approche du pénible disparaître pour renaître qui est sa propre mort.
Ainsi s’ouvre à lui la connaissance du mystère de la Vie, qui est un perpétuel enfantement, un incessant vieillissement, un éternel retour, une vie qui entre dans une ronde de naissance et de morts. (p. 17)