Pour résumer, même si tout n’est pas parfait, le discours relatif aux excès du libéralisme économique et à la régression sociale demande à être nuancé, et six fois : (I) il est difficile d’inférer une hausse des inégalités de revenus, que ce soit depuis 1970 ou 1990 ; (II) le niveau de vie des classes moyennes et des plus pauvres s’est accru continuellement depuis 30 ans, que ce soit en France ou dans une grande majorité de pays européens (l’Italie faisant figure d’exception) ; (III) les comparaisons internationales montrent qu’il n’y a pas nécessairement de relation négative entre niveau de vie des classes moyennes et inégalités de revenu ; (IV) les États ont largement contribué à ces bons résultats grâce aux impôts et transferts sociaux en espèce et en nature ; (V) même insuffisante, l’ascension sociale ne se détériore pas, que ce soit en France ou en Europe ; (VI) il n’y a pas de relation univoque entre inégalités de revenu et mobilité sociale lorsque l’on compare les pays occidentaux sur la base de ces deux critères
C’est en partie pour résoudre ces conflits que la politique de redistribution des revenus est si forte en France ; elle rend acceptables les inégalités de conditions en réduisant les inégalités de positions.