Sam : L’Homme est responsable et tu es encore trop attachée à nos semblables. Il faut se détacher d’eux, vivre pour toi. Uniquement pour toi, sans rien attendre des autres, car rien n’arrivera, ni bonheur, ni malheur.
Claire : Oh tiens, regarde ! (Claire montre du doigt une fleur.) Cela fait longtemps que je n’en avais pas vu. Regarde.
Sam : Ouais… elle mourra rapidement ici.
Claire : C’est triste.
Sam : Ne dis pas des phrases toutes faites. Les phrases toutes faites ne servent qu’à conserver un semblant de lien entre les gens. Les « bonjour », « merci » et autres « c’est triste » ne servent à rien entre nous. Nous ne sommes pas comme ces moutons bien polis qui ont pour beaucoup sauté à l’unisson du haut de la falaise. La politesse est faite pour les gens qui croient plus aux autres qu’en eux-mêmes. Tu n’es pas comme cela. Tu es meilleure. Vis pour toi.
Claire : Je ne peux pas plus. Je veux vivre pour nous deux… et pour nous trois.
Sam : Pour nous trois ?
Claire : Je crois que je suis enceinte.
Sam : Ce n’est pas possible.
Claire : Si.
Sam : (S’énervant.) Arrête, tu crois que c’est quelque chose à faire ! Regarde autour de nous. (Il shoote dans la poubelle.) C’est la mort ici. On peine à survivre pour nous et avoir un enfant… Non ! C’est inhumain de donner la vie quand on sait que l’on va mourir. Tu ne vas lui donner que la mort et non la vie.
Claire : Je sais… mais je suis enceinte. C’est comme ça.
Sam : Tu veux faire quoi maintenant ?
Claire : Manger.
Sam : Et après ?
Claire : Manger pour lui. Je sens que ça va être un garçon.