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Citation de petitsoleil


Le texte Blair-Schröder de 1999

En attendant, l'admiration que vouait un Gerhard Schröder arrivant tout juste aux affaires à un Tony Blair bien installé au 10 Downing Street, et dont la réputation dépassait déjà largement les frontières du Royaume-Uni, se traduisit par la publication dès juin 1999 d'un manifeste commun, "La voie en avant pour les sociaux-démocrates européens, propositions de Gerhard Schröder et de Tony Blair", auquel Lionel Jospin se gardera bien de se joindre.
Relu aujourd'hui, ce texte possède le charme d'une époque définitivement révolue (du moins il faut l'espérer) après les crises financières de 2001-2002 et 2008-2009. (...)

Il y avait cependant dans ce rapprochement une asymétrie fondamentale entre Tony Blair et Gerhard Schröder. Le premier, en communicant accompli, savait la différence qui existe toujours entre les discours qui n'engagent que ceux qui les écoutent et les actes d'un dirigeant politique désireux de se faire réélire.
Malgré tous ses vibrants plaidoyers sociaux-libéraux, notamment à usage externe, il a finalement mené en Grande-Bretagne même une politique très classiquement social-démocrate. Il a porté le niveau des dépenses publiques de 39% du PIB en 1998 à 48% en 2008, avec notamment des hausses très importantes en matière d'éducation, de transports ou de santé. Il n'a pas non plus exercé réellement de pression à la baisse sur le coût du travail. (...)
Tony Blair instituera également un salaire minimum au Royaume-Uni et cela à un niveau assez élevé, ce que Gerhard Schröder se gardera bien de faire en Allemagne. (...) Ce n'est pas ainsi cependant que le comprit son disciple allemand. Celui-ci fit au contraire siennes les thèses du social-libéralisme avec la foi ardente du nouveau converti et mit par la suite un point d'honneur à suivre scrupuleusement les recommandations de leur texte commun avec une rigueur toute germanique ...

Tony Blair et Gerhard Schröder faisaient cependant face à des situations très différentes. Le premier héritait d'un pays où les services publics étaient exsangues après deux décennies de purge conservatrice, tandis que le second devait gérer les conséquences tardives de la réunification qui avaient gonflé un peu les dépenses publiques et plus nettement encore les dettes (...)

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