Citations de Guillaume Erner (85)
Pourquoi une organisation généralement efficiente verse-t-elle dans l’erreur ? Pour parvenir à un tel résultat, il faut généralement une méthode. Ignorer certains garde-fous, ne pas reculer face au risque, se polariser sur certaines choses au détriment d’autres.
C’est même pratiquement une condition nécessaire ; avant d’échouer grandement, il faut réussir grandement. D’où le caractère complexe de l’échec.
Leur unique point commun est de fournir un éclairage sur les erreurs collectives. Celles-ci sont généralement à la fois plus complexes et plus productives que les erreurs solitaires.
Il y aurait une politique de l’échec, celle qui reconnaîtrait son universalité. Voilà un terme qui mériterait de débuter par un h, comme dans humain, un h que l’on pourrait retirer aux héros.
C’est normal d’être un loser, les plus grands penseurs de l’humanité n’ont fait que méditer sur l’échec, depuis l’expulsion du paradis jusqu’au « guide des égarés » de Maïmonide, aucun texte important ne s’adresse aux « winners
Contrairement au succès, l’échec lui ne ment pas. Il délivre une vision beaucoup plus sincère de l’existence humaine, débarrassée de ses oripeaux, enluminures et autres éléments de langage.
Pour Einstein, il s’agissait même de la définition de la folie – « faire toujours la même chose et s’attendre à un résultat différent »,
En revanche, il est plus compliqué de mettre la main sur des « Worst practice », une somme des pires pratiques permettant d’éclairer les organisations par contraste.
La plupart visent à redonner fierté et estime de soi à ceux qui se sont trompés – c’est probablement utile, même si cela paraît diablement difficile : la société est de plus en plus impitoyable pour ceux qui ont commis des erreurs, incitant les individus à ne jamais les avouer, parfois au mépris des évidences.
Tout cela prend du temps, et lorsque l’on comprend enfin pourquoi une catastrophe s’est produite, l’actualité est souvent passée à une autre catastrophe.
les catastrophes passionnent, les causes des catastrophes sont, en règle générale, trop peu étudiées.
Bien sûr, les faillites sont si nombreuses qu’il est impossible d’en proposer une théorie unificatrice, à moins de vouloir apporter son écot aux superfail théoriques. En revanche, il est possible d’en tirer des leçons, et c’est peut-être même un devoir.
Les ambitions personnelles, les inimitiés jouent. Surtout, les personnes n’ont pas toutes intérêt à ce qu’une entreprise réussisse, ou, plus exactement, elles n’ont pas intérêt à ce qu’elle réussisse de la même façon.
Ce sont généralement des cordées expérimentées qui dévissent, et si elles dévissent, c’est souvent en raison de leurs compétences. Cette bêtise collective, produite par des intelligences individuelles, mérite d’être analysée.
ces superfail partagent un trait en commun : à chaque fois, un collectif de valeur s’est mis au service d’une erreur. Un peu comme si les intelligences s’étaient soustraites, mais que leurs bêtises s’étaient multipliées entre elles.
Shimon Peres, ancien Premier ministre israélien, avait une bonne définition du couple formé par l’optimisme et le pessimisme ; pour lui les pessimistes avaient débarqué à New York, tandis que les optimistes avaient fini à Auschwitz. Cela devrait nous inciter à penser les ratages, échecs ou catastrophes. On ne se méfie jamais assez de son optimisme.
Pourquoi se passionner non pas pour les trains qui arrivent à l’heure, ni même pour les trains qui arrivent en retard, mais pour les trains qui déraillent ? Il faut une certaine dose de courage pour se passionner pour le sujet, car on ne se frotte pas impunément au désastre, même lorsqu’il ne s’agit que de l’analyser.
Pour réussir l’incendie de Notre-Dame, il fallait réunir non pas seulement un court-circuit, ou une autre cause initiale, mais aussi se trouver face à une chaîne causale défaillante en de nombreux points, et mobilisant un véritable travail d’équipe dans sa réalisation.
Cet appétit pour la catastrophe s’inscrit d’ailleurs dans différents courants philosophiques. En ce qui me concerne, je me rattache à l’école juive ashkénaze d’analyse du superfail, laquelle a conquis ses lettres de noblesse depuis des décennies – elle les a même arrachées des mains des cosaques, nazis et autres nervis. Si cette appropriation culturelle de la catastrophe par la rive gauche de la synagogue vous surprend, veuillez considérer les quelques éléments suivants. Personne ne s’offusque lorsqu’on évoque une supposée affinité élective entre le bouddhisme et la méditation, dans ces conditions, les ashkénazes peuvent bien se prévaloir d’un lien étroit avec le ratage. C’est qu’il faut bien s’occuper entre deux pogroms : pourquoi ne pas le faire en songeant à sa proximité avec les catastrophes. Shimon Peres, ancien Premier ministre israélien, avait une bonne définition du couple formé par l’optimisme et le pessimisme ; pour lui les pessimistes avaient débarqué à New York, tandis que les optimistes avaient fini à Auschwitz. Cela devrait nous inciter à penser les ratages, échecs ou catastrophes. On ne se méfie jamais assez de son optimisme.
Pages 7-8
USA
Encore une tuerie !
[Trump dit]
Tous les Américains doivent être armés…
…pour se protéger de tous les Américains armés !