De manière générale, l'édition est le monde des bas salaires, des qualifications non reconnues, de la polyvalence destructrice des savoir-faire et des relations sociales engluées dans un paternalisme culpabilisant et démobilisateur. La presse, elle, bénéficie encore de quelques digues construites par des décennies de combats syndicaux, mais la précarité s'y installe de plus en plus et c'est désormais un univers où se côtoient deux "mondes", et où l'ancien perd du terrain sous les coups de boutoir de la flexibilité, des appétits actionnariaux et des illusions charriées par le tout-numérique, au sein d'une profession qui perd sa culture syndicale et le goût des engagements collectifs. (78)