Guillaume Lagnel

"Que ce soit le premier point du match ou un échange en fin de rencontre il va vous imposer la même intensité".
Justine Henin

Ce perfectionnisme poussé à son paroxysme a permis à Rafa de progresser tout au long de sa carrière et de réussir à s'adapter à de multiples adversaires et situations. On l'a vu, c'est un équilibre qui ne convient pas à tous les profils et à toutes les mentalités. "On a un contre-exemple avec Gaël Monfils, qui avait sans doute le talent pour avoir une plus grande carrière, poursuit Jean-Paul Loth. Mais peut-être n'en avait-il pas suffisamment envie. Si on n'a pas envie de s'entraîner cinq heures par jour, de se prémunir de blessures éventuelles, d'organiser une vie d'athlète de haut niveau... On peut le regretter, mais que peut-on dire de plus ? J'imagine qu'à un certain moment, le Français a essayé de faire le maximum, mais il y avait peut-être trop d'efforts à fournir.

Et s'il dispute chaque entraînement comme un match, c'est parce qu'il a toujours un objectif précis avant d'entrer sur le court. Qu'il s'agisse de s'adapter à une surface, de prendre ses marques par rapport aux balles du tournoi ou de vouloir régler un aspect particulier de son jeu, chaque minute est utile. Ce souci du détail laisse Jean-Paul Loth admiratif : "A chaque fois qu'il va sur un court de tennis, c'est pour améliorer quelque chose, pour retrouver une sensation qu'il aurait perdue, ou trouver une sensation qu'il n'aurait pas encore captée. En permanence, il cherche à s'améliorer."

"Rafael Nadal ne croit pas en lui autant que Roger Federer et Novak Djokovic croient en eux. Il a besoin de revêtir son habit de guerrier. Rafa, c'st un garçon normal qui arrive à gagner" explique le Suédois Mats Wilander, triple vainqueur de Roland-Garros entre 1982 et 1988.