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Critiques de Guillaume Maujean (4)
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Les seigneurs de l'argent

J'ai relu et revu en détail ce que raconte ce livre, il ne doit jamais s'effacer de notre mémoire !



Je n'en croyais pas mes yeux, je découvrais dans le JDD du 10 avril, les as de la finance présentés au grand jour, dans une chronique de Bruna Basini. Les 21 plus grandes déroutes financières de notre histoire, les 21 experts de la finance ayant imaginé un monde futur, virtuel parfois, mais à leur mesure, livrent leurs secrets dans un livre publié par Tallandier.

Le livre va en effet examiner, 10 Krachs boursiers et deux liquidations de banques prestigieuses, la Baring et Lehman Brothers.





Le livre remarquablement documenté de Guillaume Maujean, est un événement incroyable que je ne peux esquiver en deux hémistiches, l'ombre opaque ou la lumière.

L'auteur a passé 20 années au service du journal les Échos. Chaque tableau a été pesé, réfléchi, tempéré, pour analyser ces 21 personnalités en évitant de provoquer des procès en diffamation.





Les Médicis ont été les mécènes de la renaissance Italienne, par contre le Bitcoin ne peut se prévaloir d'aucune avancée artistique. L'auteur ne se cache pas, il rend public une réalité si décisive et lisible un passé si opaque.

Il y a une louable et une indéniable volonté d'écrire certaines réalités et d'expliquer ce qui relève bien de l'éthique en opposition à ce qu'il convient d'appeler malversation, dérapage, cavalerie.







Nous sommes donc autour de 21 personnalités passionnantes, dont le charisme et l'intelligence, servaient les princes comme les escrocs, les banquiers ou les chapelles occultes. Certaines ont émargé au grand banditisme, étonnant, non ?

Il fut l'illustre Monseigneur Paul Marcinkus, mais confondit l'institution financière du Vatican avec ce que les milanais ont appelé une lessiveuse. C’est lui qui présidait l’IOR. C'est lui qui a accepté de transférer des fonds occultes vers des pays d’Amérique du Sud. Lui qui a (page 150 )sans doute caché dans les coffres de l’IOR les secrets de l’assassinat de Roberto Calvi. "Mais pourquoi diable monseigneur Marcinkus, qui n’avait absolument aucune compétence financière, a-t-il été nommé à la tête de l’institution ? Pourquoi ce proche de Jean-Paul II a-t-il frayé avec autant de personnages douteux, membres de la mafia, de la loge P2 ou des services secrets ?"





Je me limiterai à quelques "incendiaires" importants, et méconnus, en oubliant les sages, dont Mr Henri Germain à l'origine d'une doctrine hautement pertinente pour penser la banque .



J'ai choisi pour illustrer ces enjeux la déroute de la couronne d'Angleterre.

En effet la banqueroute de la Baring intervient en 1995. La Baring, Banque de la famille royale, est envoyée par le fonds en 1995, grâce aux aptitudes de dissimulation infinies de Nick Leeson.

Nick Leeson pécise l'auteur page 94, est ainsi devenu pour l’histoire, " le plus célèbre des rogue traders, ou « traders voyous »". Son manège dura presque trois ans. Ses pertes étaient dissimulées sur un compte mystérieux, le compte 88888 ( 8 signifie infini en Extrême Orient).





Ainsi les personnages étudiés par Guillaume Maujean sont à découvrir, tant leurs capacité d'imagination ont captivé et séduit en tout premier lieu nos souverains au point où ils ne pouvaient, ni ne savaient comment les remercier.





L'Anapurna du livre émerge avec la grande idée lancée par Blythe Masters, la surprenante américaine de 18 ans, embauchée par JP Morgan, et fascinée par les innovations financières.

C'est La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), qui accepte de jouer le rôle d’assureur. Le président de la BERD Jacques de Larosière de Champfeu, né le 12 novembre 1929 à Paris valida l'opération. JP Morgan lui transfère son risque de crédit sur Exxon. Si le pétrolier fait défaut, c’est la BERD qui supportera la perte. Mais en contrepartie, cette dernière recevra chaque année de confortables « primes ».



La BERD la banque européenne a accepté le 1er CDS, pour une banque américaine et sur une activité qui n'est plus stratégique pour l'UE.

Grâce à la BERD le risque entreprise était effacé du bilan JP Morgan. Pourquoi se limiter dans le développement quand le problème fondamental de la banque est résolu, celui de pouvoir effacer ses risques. Blythe Masters venait d'inventer l'arme de destruction massive selon Guillaume Maujean. Avec la complicité de la BERD.





Le marché pu atteindre les 60 000 Milliards de dollars.

Les Credit Default Swaps, ou CDS permettaient aux banques d'échapper aux critères de couverture des risques et de solvabilité. Le marché de l'immobilier s'est engouffré dans la brèche.

Le vendredi 12 septembre 2008, 26 000 personnes étaient mises sur le carreau, Lehman Brothers était liquidé.





Toutes les leçons ont elles été tirées de ce krach. Non, car un marché nouveau a pris le relais de l'immobilier. C'est le marché des entreprises, les fusions acquisitions ou Fusac...

Le bal des prédateurs n'est-il pas revenu. "C’est ainsi qu’on baptisa cette grand-messe organisée par les banquiers de Drexel Burnham Lambert en ces années « Reagan », années folles et années fric".

Retrouvons les réflexions de G Maujean

"Dans leur monde, les transactions sont toujours gigantesques, les contrats délirants, les gains faramineux. On ne se déplace plus qu’en limousine ou en hélicoptère. Les prédateurs de la maison Drexel ont fait trembler les patrons des entreprises américaines en multipliant les prises de contrôle hostiles".





Et on voit alors page 207 surgir une nouvelle race d’investisseurs, "les raiders, qui ont bien compris la facilité avec laquelle on peut désormais racheter une société, en comprimer les coûts, voire la démanteler pour en tirer de juteux profits. Dès les années 1980 vont ainsi se multiplier à Wall Street les grandes opérations de fusions-acquisitions, LBO ou leverage buy out (l’entreprise est rachetée par ses dirigeants grâce à un fort recours à la dette). Le marché se transforme en un Far West où les forts exercent leur justice sommaire sur les faibles."





En 2010 le marché s'est déplacé de New Yok à Londres et mondialisé. Le marché des Fusac est toujours aussi florissant. Après l'Angleterre, la France industrielle est la cible de multiples fonds spéculatifs. Mais nous rentrons dans la présent. Un présent sur lequel Guillaume Maujean est plus hésitant.



Pour moi, la proposition de l'auteur, de mieux contrôler ce secteur est d'une urgence pandémique, mais n'est-ce pas le véritable message du livre.





Flaubert parlant de banquiers avait écrit dans son Dictionnaire des idées reçues : "Banquiers : Tous riches. Arabes, loups-cerviers", ajoutant, Argent : Cause de tout le mal. A ce verdict les observateurs avisés diront simplement, il est temps de prévenir le dopage, de mesurer, comprendre pour éviter de prochains Krachs.

L'après Covid devrait se lire sur les mesures prises pour contrôler, les marchés dérivés, les fusacs, les fonds spéculatifs, tous les produits étranges nés dans les têtes de nos grands diplômés.

Je retiendrais cette phrase si importante de la préface : "Ce n’est pas une raison pour laisser les banquiers n’en faire qu’à leur tête, imposer partout leurs règles et leurs lois, sans aucun contrôle ni surveillance".



Cette phrase est au présent et montre bien que l'auteur souhaite que cette profession soit mieux contrôlée avec plus de clairvoyance et de lucidité. Imposer ses règles et ses lois en opposition avec celles exigées par l'intérêt général ne peut tenir très longtemps.

Le bal des prédateurs n'existe plus, les prédateurs sont plus discrets, il faudra bien un jour les surveiller !

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Les seigneurs de l'argent

Voici un livre passionnant pour tous les passionnés d'économie.

Les personnages illustres (et parfois sombres) de l'histoire bancaire mondiale n'auront plus de secrets pour vous.

Ouvrage bien écrit par un ancien journaliste des Échos. Du bon boulot.
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Les seigneurs de l'argent

Les seigneurs de l'argent ce sont 20 portraits de personnalités issu du monde de la finance étalés sur une période de 500 ans.



Après une introduction victimaire sur les banquiers ces éternels mal aimés et caricaturés, on s'aperçoit que les clichés on la vie dur certes mais qu'ils ne viennent pas forcément de nul part.

Ses personnages on beaucoup de points communs : souvent visionnaires, ils ne rechignent pas à prendre des risques et leurs activités sont bien souvent obscures et plus ou moins honnêtes, loin de la valeur travail en tout cas.



Je suis resté assez déçu par cet ouvrage que je pensais plus généraliste. Il fallait se rendre à l'évidence, le monde de la finance m'ennuyait suffisamment pour trouver cette lecture dispendieuse, le temps étant de l'argent dit on...
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Les seigneurs de l'argent

Déçu de ce livre qui ne fait que lister des portraits de personnages célèbres en lien avec "l'économie".

On apprend des choses (qu'on oublie assez vite malgré tout), mais l'auteur dénonce les clichés sur les gens de la finance, qu'il n'est pas loin d'utiliser dans livre.



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