Feu
La mer qui roule infiniment sur la
terre sans jamais la soumettre et sans
battre en retraite et dévoiler les plans
du dernier désert que l'homme verra ;
soleil trop vieux au fond d'un soir trop froid
pour mettre à la mer même un rayon blanc
houle sur houle éternel océan
même bélier éternellement las
Nuages noirs en loques de méduse
vol d'incendie mobile qui abuse
le vacancier imposteur des bergers ;
de tout cela où mon regard divague
depuis trente ans je n'ai rien su garder
filant sans cesse aussi vain que la vague