Le visage de la petite Grace lui était apparu instantanément. Elle avait été admise au centre la semaine précédente. Elle n’avait jamais connu son père, parti du village depuis longtemps après avoir abusé de sa mère. Celle-ci venait de périr, victime des coups et tortures infligés par les rebelles arrivant du Nord. Après de longues heures de viols et de souffrance, elle avait fini par succomber. Heureusement pour elle, la fillette était encore trop jeune pour présenter ce genre d’intérêt aux yeux de ces barbares. Et elle était surtout déjà très faible. La malaria. Ils n’avaient pas jugé utile de s’encombrer de ce fardeau.