Guillaume Staelens

Récit rageux d'une adolescence dans les années 90, Itinéraire d'un poète apache engrange deux décennies d'un monde qui n'en finit pas de mourir. Le jeune héro est un écorché vif. Métisse (indien de mère et héritier du grand capital par son père), il ne trouve pas sa place dans une société qu'il ne reconnait pas. c'est l'époque du grunge et du no-future, celle d'une génération divisée: ceux qui croient au rêve américain, pour qui la réussite sociale et le profit sont le credo d'une vie; et les autres, les éternels rebelles, jugés marginaux car hors du moule.

Dans cette fin du monde ultra-capitaliste, peu de place pour ceux qui rêvent, inspirés par Thoreau, d'une société plus juste, moins écrasante voir, pas de société du tout...

Nous suivons notre héro à travers les Etats-Unis: de New-York et sa bohème héroïnomane à l'Alaska et ses espaces vierges. Puis , c'est l’Amérique Latine, là où se joue un nouvel âge, la vraie révolution, celle dont on rêve à 20 ans.

Un texte cru, raguer, pour un personnage qui est sûr de ce qu'il ne veut pas, qui grandit, s'assagit sans renier ses idéaux. Dur et intense, on dévore Itinéraire d'un poète Apache à s'en écorcher les yeux, comme on le ferait avec ses oreilles en écoutant Nevermind.

Un portrait flamboyant d'une époque et de sa jeunesse pleine d'idées mais sans espace pour les réaliser dans un mode qui s'étrécit.

Itinéraire d'un poète apache est l'histoire d'un météore. Nicholas Stanley est l'un des personnages les plus abouti de ce début de XXIe siècle, dans la lignée de ces grands exaltés qui, toujours, arrivent trop tard.
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