TOM. – Helga, je t’en prie.
Au moment où elle se décide enfin à répondre, le téléphone sonne, d’une sonnerie hystérique. Ils sursautent tous les deux. TOM ne décroche pas. Le téléphone continue de sonner. Du regard, HELGA le somme de répondre, ce que TOM finit par faire.
TOM, au téléphone. – Allô. (…) Bonjour, David. (…) Non, nous sommes venus directement ici, pourquoi ? (…) Oui, j’en ai entendu parler. Comment va-t-il ?
Et TOM devient livide pendant qu’il écoute le récit de Rosenthal. Petit à petit, ses forces semblent l’abandonner, et il doit s’asseoir sur une chaise. HELGA s’en aperçoit et s’inquiète.
TOM, au téléphone. – Oui… Oui, naturellement, nous allons suivre le protocole. (…) Oui, David, merci. D’accord. Nous y allons sur-le-champ.
TOM raccroche.
HELGA. – Qu’est-ce qui se passe ?
TOM. – C’était Rosenthal… Il appelait de l’hôpital… C’est Klaus… Il est mort.
HELGA. – C’est impossible. Il avait juste une grippe.
TOM. – Ce n’était pas une grippe. C’est une maladie inconnue, ça l’a tué en deux jours. Et nous avons sûrement été infectés, toi et moi.
Tous les problèmes qu’ils avaient jusque-là semblent soudain s’effondrer comme un château de cartes.
Cette fois-ci, la lumière ne s’éteint pas en Allemagne. Pendant les scènes suivantes, on verra TOM et HELGA parler, d’abord entre eux, puis au téléphone, sans les entendre.
Les quatre espaces doivent être présents sur la scène à tout moment, et le passage de l’un à l’autre lors des changements de scène doit être immédiat, sans pauses ni interruptions d’aucune sorte.