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Citation de mcd30


Ô folle cavalerie ! - Aller à cheval cueillir la brimbelle ! Avec des lances à fanions rouges. Des escadrons de neurasthénie et de tradition. Des charges comme dans les livres d'images. À travers champs devant Lodz et Kutno. A Modlin, en guise de citadelle. Oh ! Quel chic pour galoper ! Toujours toujours dans l'attente du rouge crépuscule. C'est seulement quand le premier plan et l'arrière-plan sont splendides que la cavalerie attaque, car la bataille est pittoresque. La mort sert de modèle aux peintres, debout d'abord, jambe d'appui-jambe libre, puis tout s'effondre, va cueillir la brimbelle, les gratte-cul ; ils culbutent et s'étalent ; ça donne le chatouillis sans lequel ne saurait galoper une cavalerie. Des Uhlans, voici que ça les reprend, ils opèrent une conversion à côté des meules de paille - ça fait encore un tableau -, se reforment derrière un homme qui, en Espagne, s'appelle Don Quichotte ; pourtant c'est un Polonais pur sang, Pan Kiehot, d'une silhouette triste et noble, qui a fait le baisemain à tous ses uhlans à cheval, si bien qu'ils brûlent toujours d'envie de faire le baisemain à la mort, comme à une vieille dame, selon le bon genre ; mais auparavant il faut qu'ils se reforment, le soleil couchant dans le dos, car l'atmosphère leur tient lieu de réserves, les blindés allemands devant eux.Les étalons de l'élevage Krupp von Bolhen et Halbach, on n'a jamais rien chevauché de plus noble. Mais ce dernier chevalier métissé d'Espagnol et de Polonais, présomptueux à en mourir - bien doué Pan Kiehot, trop bien doué ! -, le voilà qui baisse sa lance à fanion, il vous lance sa blanche et rouge invitation au baisemain et crie au couchant, aux cigognes qui claquettent de leur becs blanc et rouge, aux cerises qui crachent leurs noyaux, il crie à la cavalerie : «Nobles Polonais à cheval, ce ne sont pas des blindés d'acier, ce sont seulement des moulins à vent ou des brebis, je vous invite au baisemain ! »
Adonc s'élancèrent escadrons dans le flanc feldgrau de l'acier et donnèrent au couchant matière à se teindre d'encore plus de pourpre.
On voudra bien pardonner à Oscar cette envolée finale et identiquement le côté inspiré de cette description de bataille en rase campagne.
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