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Citation de Partemps


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On s’avance, on s’en va, errant le long des barbacanes, passant sous les arcades qui s’éventrent et d’où s’épand quelque longue plante frissonnante. Les voûtes comblées qui contiennent des morts résonnent sous vos pas ; les lézards courent sous les broussailles, les insectes grimpent contre les murs, le ciel brille et la ruine assoupie continue son sommeil. Avec sa triple enceinte, ses donjons, ses cours intérieures, ses mâchicoulis, ses souterrains, ses remparts mis les uns sur les autres, comme écorce sur écorce et cuirasse sur cuirasse, le vieux château de Clisson se peut reconstruire en entier et réapparaître pour nous. Le souvenir des rudes existences d’autrefois en découle comme de lui-même, avec l’émanation des orties et la fraîcheur des lierres.

De longues traînées noires montent encore en diagonales le long des murs, comme au temps où flambaient les bûches dans les cheminées larges de dix-huit pieds. Des trous symétriques alignés dans la maçonnerie indiquent la place des étages où l’on arrivait jadis par ces escaliers tournants qui s’écroulent et qui ouvrent sur l’abîme leurs portes vides. Quelquefois un oiseau, débusquant de son nid accroché dans les ronces, au fond d’un angle sombre, s’abaissait, les ailes étendues, et passait par l’arcade d’une fenêtre pour s’en aller dans la campagne.

Au haut d’un pan de muraille élevé, nu, gris, sec, des baies carrées, inégales de grandeur et d’alignement, laissaient éclater à travers leurs barreaux croisés le bleu vif du ciel qui tirait l’œil à lui par la séduction de sa couleur. Les moineaux dans les arbres poussaient leur cri aigre et répété. Une vache broutait, qui marchait là dedans comme dans un herbage, épatant sur l’herbe sa corne fendue.

(…)
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