La vie ici semble avoir toujours évolué en corrélation étroite avec l'eau - absence dramatique ou au contraire redoutables excès. Le premier des tableaux de Pertus représente un minuscule point d'eau pouvant être identifié comme une source, véritable miracle dans ce pays de garrigue où les pluies sont rares mais sans doute résurgence de rivières souterraines profondément enfouies comme en ont révélées des fouilles plusieurs fois menées dans le grand bassin des jardins de la Fontaine.
Frondeur, le Nîmois sait aussi être fêtard. Je veux dire qu’il aime faire la fête, l’estrambord, comme l’on dit ici. La feria de la Pentecôte en donne au fil des années l’exemple, drainant vers la ville des centaines de festejaires qui ne viennent certes pas tous pour les corridas mais envahissent bruyamment cafés et bodegas. Alors la vénérable « Rome française » se pare de couleurs sévillanes et le tragique des corridas se mêle au grotesque des rues en une espèce de carnaval qui rappelle à bien des égards la fête des Fous. (pages 73-74)
En février 1937, Camus a prononcé à la Maison de la Culture une conférence sur "la Nouvelle culture méditerranéenne", qui deviendra le bréviaire de toute cette génération, dressée, - même si elle n'en a pas encore tout à fait conscience - contre l'esthétisme vieillissante des Algérianistes : Méditerranéens, nous l'étions tous et de façon militante ! Et la librairie d'Edmond Charlot se transformait en officine de propagande active d'où jaillissaient des manifestes qui exaltaient les beautés d'une civilisation et d'une culture accordés aux plus émouvants paysages de la terre"
"Et ils étaient nombreux, ces Espagnols qui arrivaient sur la côte oranaise (...) Ces populations donnaient à la ville un aspect hispanique qui faisait dire à Maupassant qu'Oran était une vraie ville,... plus espagnole que française" (page 31
intervention de Yahia Belaskri, écrivain lors du colloque organisé par le centre culturel Français d'Oran et l'Université Oran-La Sénia 4 et 5/11/2008 ...