Un peu d’or dans la boue
IX
Ce que j’ai voulu, je l’ignore. Un train
file dans le soir : je ne suis ni dedans
ni dehors. Tout se passe comme si
je logeais dans une ombre
que la nuit roule comme un drap
et jette au pied du talus. Au matin,
dégager le corps, un bras puis l’autre
avec le temps au poignet
qui bat. Ce que j’ai voulu, un train
l’emporte : chaque fenêtre éclaire
un autre passager en moi
que celui dont j’écarte au réveil
le visage de bois, les traverses, la mort.