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Citation de FRANGA


"La frontière entre drogues et médicaments devient de plus en plus floue. Quelle différence entre l'action désiinhibante du cannabis et celle d'un anti-dépresseur qui aboutissent au même résultat : rendre l'individu ouvert aux autres, confiant en lui-même ?", interroge le sociologue Alain Ehrenberg.
La dépendance pose en effet la question de la différence entre les drogues légales et illégales. Prozac, cocaïne, Vallium, marijuana, alcool, amphétamines...ces substances psycho-actives ont en commun de stimuler ou d'apaiser le système nerveux central. En réalité, ce n'est pas tant leurs caractéristiques chimiques qui les distinguent mais plutôt la place que la société leur attribue à un moment donné. Tantôt licites, tantôt illicites. La distinction entre drogues illicites et médicaments ne repose pas tant sur des réalités biologiques que sur des facteurs sociaux, culturels, juridiques et politiques.
Cette distinction date d'un peu plus d'un siècle avec la diabolisation de la morphine. D'abord considérée comme miraculeuse, la "divine" fut ensuite qualifiée de fléau de l'humanité. Dès lors, certains psychotropes devinrent des "drogues" interdites, d'autres des médicaments approuvés par les pouvoirs publics et prescrits par les médecins pour traiter des maladies.
Des géants pharmaceutiques comme Merck, Parke-Davis, Bayer... doivent l'origine de leur fortune à des drogues-cocaïne, héroïne-légales au départ puis devenues illégales. Pour Antonio Eschohodato, spécialiste de l'histoire des psychotropes, professeur de philosophie et de sociologie à l'université de Madrid, le virage pris suite à la diabolisation de la morphine a abouti au fait que les chimistes et les laboratoires se sont efforcés d'offrir des alternatives à ce qui est interdit.
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