Un rat se faufile entre mes jambes. Je l’écrase avec la crosse de mon fusil Lebel, mon meilleur ami depuis le début de la guerre… Il a pris des coups… Il a pris des rides… comme moi… Il a toujours été fidèle. Jamais, il n’a failli… Si je suis encore en vie, ce matin du 20 août 1918, c’est en partie grâce à lui mais aussi à mes camarades, bien sûr ! Mais c’est surtout grâce à la chance… Mon Dieu, c’est l’enfer depuis tant d’années que je ne sais plus quel âge j’ai et depuis combien de temps je fais la guerre…