Le Bouddhisme est, ou prétend être, une doctrine du Salut, proclamée par un maître qui ne peut se tromper. Son but final est le même que celui de toute philosophie qui s'efforce de connaître le souverain bien et d'y atteindre. Toute religion tend, au fond, vers le même but. Mais, tandis que l'autorité du fondateur d'une philosophie n'est pas illimitée et reste soumise au jugement autonome de l'intelligence critique, un système religieux exige une soumission absolue aux décisions impeccables d'une puissance supérieure, qui révèle sa volonté aux hommes par le moyen d'intermédiaires qu'elle choisit.
Dès une époque très ancienne, on trouve dans l'Inde des moines mendiants et des ermites, qui quittaient les agitations du monde pour se vouer à une vie purement spirituelle et comtemplative. Des ascètes errants sont mentionnés dans les Brâhmanas, sous les noms de Carakas et de Gramanas, et il est parlé, quoique avec peu d'estime, d'un maître des Carakas dans un des recueils plus récents d'hymnes védiques. L'Aitareya-Brâhmana cite un hymne dans lequel il est difficile de méconnaître une désapprobation détournée de la tendance à se soustraire à la vie de famille .
Il est expressément dit « que l'homme en or » est le symbole de Prajâpati, d'Agni et de celui qui ordonne le sacrifice c'est-à-dire des trois manifestations de la lumière éternelle et substantiellement une. Prajâpati, le Seigneur des Créatures, est Brahma le Créateur, et représente comme tel le passé ; les Bouddhistes l'appellent Buddha. Agni, dans un sens plus restreint, le feu terrestre et atmosphérique, représente ce qui est temporaire et sublunaire, le monde des phénomènes, le présent; les Bouddhistes donnent au monde phénoménal le nom de Dharma.
L'âtman, en lui-même d'une pureté aussi immaculée que la lumière du soleil en plein éclat, subit, dès qu'il se lie à la matière et fait partie d'un organisme vivant, par le fait de cette liaison, une souillure, ou du moins une coloration, de même que la lumière blanche du clair midi est coloriée par le rouge du crépuscule. Par suite des séductions des sens, l'âtman, perdant sa blancheur native d'innocence, se laisse conduire à des actes qui sont contraires à son essence véritable, dont il s'écarte de plus en plus.
Un des devoirs les plus caractéristiques de l'étudiant, c'est qu'il doit mendier chaque jour sa subsistance. Ce qu'il recueille de cette manière est offert à son maître; lui-même ne mange qu'après avoir obtenu la permission de celui-ci. Si le maître est absent, l'élève doit demander la permission de prendre son repas à la femme ou au fils de celui-ci, à un condisciple ou à une autre personne respectable. Il doit manger silencieusement et sans gloutonnerie.
Admis en présence du Maître, les princes demandèrent à être admis dans l'Ordre, et comme ils avaient une conscience très nette de leur profond orgueil— trait de caractère propre à tous les Çâkyas, — ils demandèrent qu'Upâli, le barbier, fût admis le premier dans l'Ordre, car, dans ce cas, ils seraient bien obligés de lui céder la préséance, et leur orgueil serait ainsi humilié. On acquiesça à leur désir.