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4/5 (sur 1 notes)

Nationalité : Argentine
Biographie :

Horacio Verbitsky, né en 1942 à Buenos Aires, est président du Centre d'études légales et sociales et un écrivain et journaliste argentin du quotidien Pagina 12, favorable aux gouvernements successifs de Néstor Kirchner et de son épouse Cristina Kirchner.

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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
De l'immense documentation recueillit par la Conadep, il ressortait que les droits de l'homme avaient été violés de façon organique et étatique, avec des enlèvements et des sévices similaires sur tout le territoire, ce qui réfutait la thèse des excès individuels. La commission évoquait la situation du disparu avec une éloquence particulière : dès le premier instant de son enlèvement, la victime perdait tous ses droits ; privée de toute communication avec le monde extérieure, enfermée dans des endroits inconnus, soumise à des supplices infernaux, ignorant son sort immédiat comme son avenir plus lointain, susceptible d'être jetée au fleuve ou à la mer, avec des blocs de ciment ou pieds ou réduite en cendres ; des êtres qui pourtant n'étaient pas des choses, mais qui conservaient les attributs des créatures humaines : la sensibilité à la torture, le souvenir de sa mère ou de son fils, la honte du viol public ; des êtres possédés par cette angoisse infinie et cette peur suprême, mais qui gardaient dans un recoin de leur âme quelque espoir insensé. La commission certifiait avoir constaté près de neuf mille cas de ces drames mais déclarait avoir toues les raisons de supposer que le chiffre était plus élevé, parce que beaucoup de famille avait renoncé à porter plainte pour enlèvement par peur des représailles.
Une synthèse du rapport de la Conadep a été éditée sous le titre Nunca mas. A la page 235, sous le titre « Jet de détenus à la mer », on y soutient :
« C'est difficile à croire. Pourtant de nombreuses déclarations y font référence. Certains pour l'avoir entendu, d'autres à la suite d'allusions directes de leurs geôliers ; et il y a aussi les corps que les courants marins ont ramenés à la côte. C'est difficile à croire, mais dans le contexte de cette répression sauvage il est fondé de penser que pour ces auteurs, ce n’était qu'une méthode parmi tant d'autres employées dans le même but. »
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En 1983, le flambant président Raul Alfonsin demanda au Congrès d'annuler l'auto-amnistie et à la justice d'entreprendre le procès des trois premières juntes militaires, pour homicide, privation illégale de liberté et application de mauvais traitements sur les détenus. Afin que l'arrêt des tribunaux militaires puisse faire l'objet d'un appel devant la cour de justice civile, il reforma le Code de justice militaire. Il fallait punir ceux qui avaient imaginé, organisé et mis en marche l'appareil répressif en sachant que cela produirait de très graves atteintes à la dignité humaine ainsi que ceux qui en avaient tiré un bénéfice personnel ou profité par cruauté et perversité. Mais il était "impérieux de donner l'occasion de servir loyalement la démocratie constitutionnelle aux membres des forces armées et de la sécurité qui n'ont pas agi par initiative personnelle lorsqu'ils ont participé à des actes contraires à la dignité humaine".
C'était le premier projet de loi "de l'obéissance due" d'Alfonsin. Mais le Congrès établit qu'il ne saurait y avoir d'excuse possible pour les "faits atroces et aberrants". Par exemple torturer des prisonniers ou les jeter vivants d'un avion à la mer.
La justice militaire condamna Massera et Videla à la prison préventive ferme. Massera était déjà aux arrêts pour la disparition du mari de sa maîtresse lors d'une sortie en mer à bord du yacht du commandant en chef de la Marine. Lors de sa comparution devant les chefs militaires, il dit que pendant la guerre sale, la Marine n'avait eu pour juridiction que les mers, les fleuves, leurs rives et les zones portuaires. Lorsque le contre-amiral présidant le tribunal lui demanda s'il avait reçu quelque information au sujet d'enlèvements, de lieux de détention secrets, de cas de tortures, d'assassinats, d'attentats à la propriété et à la liberté sexuelle, Massera répliqua sans sourciller : "Jamais".
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Un compromis typiquement alfonsiniste : coupable mais en liberté.
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