Il y avait toujours dans la palmeraie une sorte d'écho prolongeant les festivités des autochtones qui inspiraient les chants : l'épopée d'Ahidouss, les vieilles femmes qui chantaient l'éternité, la beauté de la jeunesse bénie par Bayyada qu'elles invoquaient de leurs beaux chants d'Abaghour et de Warrou. Même si la sécheresse faisait ses ravages dans les hameaux avoisinants, les belles filles d'Amizar continuait toujours à se farder en fiancée et à vénérer immanquablement la fécondité et l'abondance d'une ère à venir, quand bien même durerait leur attente. Les hameaux était toujours les mêmes malgré les recoupements de mémoire. A Amizar, l'on a l'impression d'habiter l'oubli, très loin des vacarmes de ce siècle.