Peu importait que l'on souffrît, que l'on pleurât, ou que l'on s'écroulât blessé, une existence débordante de vie, voilà ce qu'il désirait.
Répugnant à se lever, il en était là de ses réflexions, lorsque l'effet de l'alcool se dissipa et que la brise nocturne fraîchit. Il se désola de ce moi qui, ni des "ismes", ni des livres, ni de l'alcool, ni des femmes, non plus que de ses propres dons, ne trouvait à s'enivrer. Et comme il s'apitoyait sur lui-même, une larme perla au bout de ses cils.
La calme brise soulevait les feuilles tombées à ses pieds ; du haut des arbres, quelques autres vinrent glisser, effleurant sa tête au passage. Un agent de police, se retournant et jetant sur Kenji un regard oblique, marchait placidement. Kenji s'éloigna inconsciemment du banc, rajusta son chapeau et, cheminant dans l'obscurité, déboucha sur Shinzaka.
(Où t'en vas-tu ?)