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Citation de art-bsurde


Je la regardai en silence, sans bouger.
Dans l'urne, des cendres blanches. Shimamoto-san les renversa dans sa paume gauche, avec précaution, attentive à ne pas en répandre par terre. Le contenu de l'urne remplissait à peine le creux de sa main. Je me demandai de quoi, de qui, pouvaient bien provenir ces cendres. Comme c'était un après-midi sans vent, elles demeuraient sagement dans sa main. Shimamoto-san replaça l'urne vide dans la pochette en tissu, puis dans son sac, prit un peu de cendre sur le bout de son index, la lécha. Ensuite elle me regarda et essaya de sourire. Sans succès. Son index était encore posé sur ses lèvres.
Je la vis s'accroupir près du fleuve pour y laisser glisser les cendres. La petite poignée de fine poussière disparut en un clin d’œil au fil de l'eau. Shimamoto-san et moi, debout au bord du fleuve, suivîmes un moment des yeux la direction du courant. Puis ma compagne considéra sa paume quelques instants avant de laver dans la rivière les résidus de cendre encore collés à sa main et de remettre ses gants.
- Tu crois qu'elles vont vraiment couler jusqu'à la mer ? demanda-t-elle.
- Peut-être.
Cependant, je n'avais aucune certitude. La mer n'était pas toute proche. Les cendres pouvaient rester bloquées dans une flaque d'eau avant de l'atteindre, mais sans doute une petite partie, si infime soit-elle, atteindrait-elle le but.
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