Ses parents l’avaient appelée Donia, « le monde », parce que sur son visage ils croyaient voir le monde tout entier. Ce n’est que plus âgée qu’elle saisit toute l’ironie de son prénom. Donia Nour : « Monde Lumière ».
Elle dut cependant apprendre que ce monde était plein de ténèbres. Un peu plus loin, là où les produits cosmétiques encadraient le miroir, elle était « devenue femme ». C’était du moins ce que son père avait dit. Elle n’avait que neuf ans, et avait cru que les quelques gouttes de sang dans sa culotte constituaient une punition divine.