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Citation de Cielvariable


afaele a les mains qui tremblent de peur et d’impuissance. Ce n’est pas encore cette fois qu’il pourra offrir une fête à sa mère. Il se racle la gorge et crache sur les pieds du grand. Les autres rangent les couteaux et font jouer leurs poings pour pouvoir mieux frapper. Sans un mot, le grand a pris Rafaele par les cheveux et le redresse. Rafaele a des larmes de douleur plein les yeux mais il ne crie pas. Deux sicarios lui arrachent le sac et la chemise qu’il tenait contre lui. Le grand lui dit encore :

– Tire-toi, chiquito.

– Je ne suis pas petit, Indio. Rends-moi ma chemise.

Il y a des éclairs dans les yeux du grand : « Indien », ici, c’est une des pires insultes. Les autres grondent.

– Laisse-le-nous, il va pleurer pour de bon.

– On va l’instruire.

– Non. Il a du caractère ce chiquito. Mais il est encore petit pour jouer. Il faut lui apprendre. Tiens.

Le grand a pris la chemise sur le sac. Il la colle brutalement sur le ventre de Rafaele qui referme les bras dessus.

– Et voilà, le souvenir de l’Indien.

Une gifle magistrale vient de claquer sur la joue de Rafaele. Les autres éclatent de rire. Rafaele part en courant de toutes ses forces. Les sicarios aboient après lui pour accélérer sa fuite. Il galope à perdre haleine vers la commune familière où il pourra se réfugier. Il a la gorge serrée à ne pas pouvoir respirer. Dans sa tête, ça tourbillonne à toute vitesse : la rage d’avoir été surpris, la fête trop vite espérée, l’image de sa mère si vieille déjà et de Cecilia, la petite sœur, la seule que la mama essaie encore de garder avec elle, pour la protéger de la « rue ». Mais elle a déjà huit ans, Cecilia.
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