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Citation de mimo26


Au début du mois de septembre 1940, j’étais désespérée : le nord de la Transylvanie venait de repasser de la Roumanie à la Hongrie. On commençait d’y persécuter les juifs ; mais notre vie n’était pas encore menacée. Peu de temps après cependant, les dernières nouvelles de Roumanie nous informèrent qu’on y persécutait aussi les juifs. Finalement, me disais-je, ce n’est pas plus mal d’habiter désormais en Hongrie. C’était l’hiver et en effet le bruit courait que les juifs des régions les plus orientales étaient jetés dans des trains, pour des voyages interminables en direction de la Transnistrie, en Ukraine. À ce moment-là, je m’étais déjà habituée aux conditions dégradées dans lesquelles nous vivions en Hongrie, et me
félicitais de ne plus vivre sous autorité roumaine.
Je me revois encore tricoter des chaussettes de laine pour les pauvres malheureux qui n’avaient pas pu emporter d’habits chauds avec eux. Puis
ce fut mars 1944 et l’avancée allemande ; j’eus désormais toutes les raisons de regretter de n’être plus en Roumanie : au lieu de livrer les juifs aux
Allemands, les Roumains, eux, faisaient des affaires avec les États-Unis – ils leur « vendaient » les juifs cent dollars par tête.
Je fus de celles et ceux qui eurent de la chance. Beaucoup même, et plusieurs fois de suite.
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