Helena Hunting

— Il n’y a pas de peut-être. Je te le dis, moi : cette fille a peut-être envie de te foutre ta crosse dans la tronche, mais elle a aussi très envie de jouer avec. Tu devrais peut-être la laisser se lâcher… La laisser vider toute sa rage sur toi… Ça peut être sympa.
Son grand sourire est à peine visible sous sa barbe.
— Vraiment, je ne comprends pas pourquoi tu es célibataire…, lui dis-je en guise de petit tacle.
— Moi, je ne fais que dire ce que je pense. Et les femmes aiment les poils, mon petit, commente-t-il en caressant sa barbe.
— C’est sûr que c’est cool pour les réserves de bouffe…, dis-je avant de vider ma bière. Tu en veux une autre ?
— Non, je ferais mieux d’y aller. Je décolle tôt, demain.
— Tu es sûr que tu ne préfères pas rester ici dormir un peu ?
— Dans ton ancienne chambre ? Hors de question, sauf si ton vieux matelas a fini en cendres depuis.
— Maman a tout redécoré. On dirait une piaule de fille.
— Parfait pour toi, alors !
— Je t’emmerde, rétorqué-je avec un joli doigt d’honneur.
— Je suis content que tu sois là, en tout cas, et pas seulement par rapport à ce qui arrive à papa. Ce sera cool de pouvoir profiter de toi quand je serai de passage, maintenant que tu n’es plus un petit merdeux…