Quelques observations cliniques ont permis d'illustrer comment de simples gestes maternels quotidiennement répétés ou des habitudes sociales largement répandues étaient susceptibles d'entraver le bon développement du tout-petit, et surtout d'altérer son sentiment de sécurité interne, un sentiment qui est pourtant indispensable à la structuration de sa personnalité et au développement des potentialités relationnelles futures de l'individu.
La participation plus importante des pères aux soins et à la garde du tout-petit est à considérer comme un phénomène nouveau dans les pays européens, un phénomène qui aidera peut-être les femmes à moins sous-estimer la partie maternelle d'elles-mêmes, comme la société contemporaine les avait engagées à le faire au cours des dernières décennies.
La grande leçon qu'on pourrait tirer dès à présent de l'expérience des cultures non occidentales concernant les conduites de maternage, telles qu'elles ont été appréhendées ici, ne serait-elle pas de suivre le rythme naturel du développement du petit enfant plutôt que d'imposer à celui-ci des conditions de vie qui ne seraient pas en relation avec ses besoins fondamentaux, mais qui proviendraient d'autres exigences : celles des parents, en fonction d'intérêts étrangers à ceux de l'enfant, ou celles du monde du travail ?