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Citation de Rodin_Marcel


- Non, sérieusement. Dans mon enfance, la Suède était un pays où les gens reprisaient encore leurs chaussettes. J’ai même appris à le faire, à l’école. Puis soudain, un jour, c’était fini. On a commencé à jeter les chaussettes trouées. Personne ne prenait plus la peine de les raccommoder. Toute la société s’est transformée. Le fait de jeter les affaires usées, c’est devenu la seule règle qui concernait vraiment tout le monde. Bon, il devait bien y en avoir qui continuaient à repriser leurs affaires. Mais on ne les voyait plus. Aussi longtemps que ça ne concernait que les chaussettes, ce n’était peut-être pas si grave. Mais le phénomène s’est étendu. À la fin, c’est devenu comme une sorte de morale, invisible mais omniprésente. Je crois que ça a transformé notre vision du bien et du mal : ce qu’on a le droit de faire aux autres, et ce qu’on ne peut pas leur faire. Tout est devenu tellement plus dur. De plus en plus de gens, surtout des jeunes, se sentent superflus ou carrément rejetés dans leur propre pays. Comment réagissent-ils ? Par l’agression et le mépris. Le plus effrayant, c’est qu’à mon avis on n’est encore qu’au début d’un processus qui va empirer. La nouvelle génération, ceux qui sont plus jeunes que toi vont réagir avec une violence encore accrue. Et ils n’ont aucun souvenir qu’il ait pu exister une époque où nous reprisions nos chaussettes. Où nous ne jetions rien, ni les chaussettes, ni les gens.(p. 312)

Le grand problème, à mon sens, c’est le glissement progressif de ce que la police et les tribunaux considèrent comme un crime. Une faute qui entraînait auparavant une condamnation devient tout à coup un délit mineur qui ne relève même pas des attributions de la police. Et je crois que c’est perçu comme une humiliation par les gens de ce pays, qui ont toujours eu un sens très aigu de la justice et du droit. (page 482)

Wallander [...] pensa plusieurs fois que cette époque tournait autour d’une question unique et décisive : que faisons-nous à nos enfants ? (page 571)
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