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Citation de emdicanna


Chaque année, nous arrivions à Peïrouré pour la rentrée des classes. Les vignes rouges couvraient encore la campagne. Mais vers le 15 octobre, la pluie descendait des collines et, au premier coup de vent, toutes les feuilles partaient des arbres. Averses et rafales se succédaient et, pendant quatre longs mois, le mauvais temps régnait sur le pays. Si l'automne nous donnait encore quelque belle journée, on n'en sentait pas moins tomber la chaleur du soleil qui commençait à se rapprocher de l'horizon ; et peu à peu l'automne cédait les plus belles parties du ciel à la bise. Dès les premiers jours de décembre, l'hiver s'était installé sur la montagne. Des fenêtres de la petite école tournée vers le nord, on voyait les premières neiges passer les crêtes. Déjà on avait allumé les poêles et les classes sentaient la laine et le cuir humide. Déjà sans doute, sur les hauteurs, les bêtes libres, en quête de terriers plus chauds, avaient changé de quartiers. Toutes les cheminées fumaient sur le village, et l'on déchargeait à grand fracas des charretées de sarments devant la porte du boulanger. Depuis longtemps, l'église était devenue froide et, sauf le dimanche, on n'y rencontrait plus guère, en dehors des offices, de ces fidèles furtifs qui aiment à confier en passant une petite prière à leur saint de prédilection.
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