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Citation de Alzie


Enfin, mes plus longues stations (et cela va de soi), je les faisais devant les librairies. Là j'oubliais la pluie à regarder les livres disposés en amphithéâtre sur un plan incliné. En hautes et larges majuscules les titres rouges, bleus, saumon, des ouvrages de luxe, coloraient l'ivoire glacé des couvertures, où quelquefois luisaient des ors, jouaient des entrelacs de feuillages, et veillaient des bêtes héraldiques. De ces librairies l'une, assez modeste, m'attirait plus particulièrement, surtout les jours de pluie, car elle avait l'amour des cartes, des atlas, des gravures de voyage, dont je suis grand amateur. Cette année là, elle avait enrichi sa vitrine d'un globe terrestre de verre, éclairé intérieurement et qui tournait avec lenteur de façon à montrer les couleurs différentes des cinq parties du monde. Ce globe me plaisait beaucoup. Il était assez gros et d'une douce transparence. Les mers y étaient d'un bleu vif, rayées de courants mauves, l'Europe verte, d'un vert sombre, et l'Asie rouge brique ; l'Afrique y brûlait de soleil, l'Amérique indigo s'incurvait sur les mers ; l'Océanie n'était qu'azur, immense azur...
À la nuit tombée, par un temps humide, alors que de rares passants fuyaient la bruine glaciale, rien n'était plus beau comme ce globe, où l'on voyait tourner cinq continents, tout brillants de lumière. Sur eux, immuablement clairs, pas un nuage ; le soleil qui les réchauffait vivait au centre de la terre ; et ainsi la nuit ne les touchait pas. Ils avaient l'air d'aimer la chaleur et la vie. Comme l'aube et le soir y étaient inconnus, la chaleur y était constante et la vie éternelle... (p. 179-180)

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