Henri Brunschwig

Ouvrage universitaire de 1971 sur le partage de l'Afrique noire dans le dernier quart dix neuvième.

On y apprend que cette soif française, toute relative, de conquête naît de la défaite en 1870 et de la perte de l'Alsace Lorraine. Par ailleurs, la question coloniale n'est pas vraiment débattue au parlement, peu de députés s'intéressent à ce qui se passe "là bas" on signe des budgets sans trop y regarder de près , les préoccupations sont à l'antigermanisme et à l'affaire Dreyfus. de fait, les quelques militaires présents en Afrique noire se sentent libres de conquérir par la force pour gagner du galon, personne n'y trouve rien à redire.



Ce partage injuste, illégitime mais "légal"(il y a des traités... Pas moins de 389 signés par le Niger avec les puissances européennes entre 1884 et 1892...) s'accélère avec la conférence de Berlin en 1885. A partir de ce moment le partage s'intensifie, les négociations deviennent manichéennes, les puissances s'affrontent, manigancent, trahissent, dament en terre étrangère, puisqu'elles ne se supportent déjà plus sur leur territoire européen.



le découpage des terres d'Afrique noire se fait à l'emporte pièce, à partir de données géographiques approximatives (parfois ne correspondant à aucune réalité), l'unité s'improvisera à partir des langues coloniales.



Un livre intéressant dont le thème nécessite d'être étayé par d'autres lectures car ici il est essentiellement question de la conférence de Berlín et de l'entrée de Bismark dans le jeu des conquêtes. .



Le style est clair et concis, dans une langue universitaire soutenue.